Sommaire du vol. 36(2), 2007
Éditorial
IRDS
Articles
Recensions
SOMMAIRE DU VOL. 36(1), 2007
Articles
Mesure et évaluation
Controverse
Recensions
Bigras, M. (2007). Dix années de recherche à l'IRDS pour contrer les méfaits de la violence chez les jeunes des Centres jeunesse. Revue de psychoéducation, 36(2), 263-272.
La conception de la violence retenue par l'IRDS comprend tout autant la violence agie que la violence subie. Les solutions mises de l'avant pour en réduire les conséquences destructrices reposent sur les stratégies de recherche suivantes: 1) mieux connaître les divers torts subis par les enfants et l'évolution de cette problématique pour, entre autres, alerter la population et promouvoir les programmes d'intervention précoces; 2) mieux connaître les auteurs de la violence, les facteurs de risque dans l'environnement familial tels que les conflits conjugaux, les problèmes de santé mentale; 3) déterminer quels seraient les facteurs de protection tels que la stabilité des liens familiaux.
Fermer la fenêtreChagnon, F. (2007). Le suicide chez les jeunes en Centre jeunesse: où en sommes-nous et quels sont les défis pour la prévention?Revue de psychoéducation, 36(2), 273-278.
Cet article dresse un portrait des avancées réalisées au cours des dix dernières années en prévention du suicide chez les jeunes en centres jeunesse. On y présente d'abord une synthèse des connaissances développées par la recherche en ce domaine. On y fait état des taux exceptionnellement élevés de suicides et de comportements suicidaires chez ce groupe de jeunes, des aspects liés aux différences de genre et de l'importance de la concomitance. L'article présente les principaux facteurs de risque du suicide tels que retrouvés chez les jeunes en centre jeunesse et décrit notamment la concomitance entre troubles mentaux, des troubles de consommation d'alcool et de drogues. Le rôle des événements de vie et des facteurs de protection du suicide est aussi abordé, de même que les projets innovants en matière de concertation développés afin de mieux traiter ces jeunes et prévenir le suicide. Enfin, on décrit par la suite les défis prioritaires en matière de prévention du suicide et de ses impacts chez les jeunes en centre jeunesse, notamment la nécessité de cibler le développement de nouveaux traitements mieux adaptés à la situation particulière des jeunes en centre jeunesse.
Fermer la fenêtrePaquette, D. (2007). Perspectives nouvelles sur l'attachement à partir d'études sur les problèmes extériorisés des enfants. Revue de psychoéducation, 36(2), 279-288.
Cet article présente comment, au cours des dix dernières années, mes travaux de recherche sur l'agression physique et les problèmes extériorisés chez les enfants de moins de six ans ont contribué au domaine de l'attachement. Le suivi longitudinal d'une cohorte d'enfants de mères adolescentes a montré que l'attachement mère-enfant est associé aux comportements antisociaux des filles mais pas à ceux des garçons. Ces travaux ont mené à un projet permettant d'explorer le rôle des jeux de bataille père-enfant dans la socialisation de l'agressivité des enfants, tout particulièrement des garçons. Par la suite, la théorie de la relation d'activation a été développée afin de mieux comprendre la contribution des pères pour l'attachement et le développement de l'enfant. L'article se termine en soulignant l'importance maintenant accordée à la problématique de l'attachement par le Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire dans l'intervention auprès des jeunes enfants en difficulté.
Fermer la fenêtreTurcotte, G. (2007). Le projet MAP à Montréal. Pour favoriser l'insertion socioprofessionnelle de femmes chefs de familles monoparentales. Revue de psychoéducation, 36(2), 289-304.
Cet article vise à témoigner d'une expérience de rechercheaction qui a conduit à la création d'un organisme voué à l'insertion socioprofessionnelle de femmes chefs de familles monoparentales à faibles revenus avec enfants d'âge préscolaire: le projet MAP (Mères avec pouvoir) à Montréal. Avec un cadre de référence axé sur l'approche écologique, le développement du pouvoir d'agir et l'action intersectorielle, le projet a été implanté dans deux sites, à Longueuil et dans le quartier Centre-Sud à Montréal. À Montréal, l'approche globale se concrétise par la création d'une ressource résidentielle offrant divers types de soutien aux projets d'insertion des femmes : un logement subventionné, l'accès à un centre de la petite enfance adjacent aux logements et l'accompagnement par une équipe d'intervention. Le projet a été conçu par un groupe d'intérêt de l'IRDS et s'est développé avec la collaboration d'une vingtaine de partenaires représentant divers secteurs d'activité de la communauté.
Fermer la fenêtreHélie, S. (2007). Surveillance en protection de la jeunesse: le tango des chiffres. Revue de psychoéducation, 36(2), 305-316.
Estimer la fréquence des mauvais traitements envers les enfants pose plusieurs défis d'ordres conceptuel, méthodologique et technique. La façon de concevoir la maltraitance et d'en mesurer la fréquence influencera l'estimé obtenu, ce qui jouera ultérieurement sur les services à offrir pour prévenir le problème, notamment en protection de la jeunesse. À leur tour, ces services doivent être documentés et leur efficacité évaluée, ce qui pose encore d'autres défis. Pensons par exemple aux indicateurs dits "de performance" que sont le taux de récurrence, la durée moyenne d'intervention et le taux de discontinuité dans les services. Le but du présent texte est de réfléchir à notre manière d'utiliser les chiffres en protection de la jeunesse, une réflexion qui révélera l'urgence d'établir des indicateurs fiables pour le suivi du phénomène des mauvais traitements et des pratiques. Des pistes d'action concrètes sont suggérées pour améliorer notre compréhension, notre connaissance et notre surveillance du phénomène de la maltraitance.
Fermer la fenêtreLavergne, C. (2007). Violence conjugale et mauvais traitements envers les enfants: phénomènes reliés mais envisagés dans des paradigmes distincts. Revue de psychoéducation, 36(2), 317-328.
Les données dont on dispose actuellement font ressortir que la présence de violence conjugale est relativement fréquente dans les situations familiales où les enfants sont victimes de mauvais traitements, et que ces situations sont en général plus graves et complexes. Bien que la violence au sein de la famille soit considérée depuis plusieurs années comme un problème social d'importance, celle-ci est encore souvent abordée de manière morcelée tant sur le plan de l'intervention et que de la recherche. Le présent article se veut une synthèse des apports récents de la recherche sur la cooccurrence de violence conjugale et de maltraitance envers les enfants au plan de l'ampleur et des conséquences du phénomène pour les jeunes victimes et pour le rôle parental ainsi qu'à celui de la complexité des dynamiques de violence et de la diversité des besoins des différents membres de la famille aux prises avec de tels problèmes. L'article aborde également les facteurs qui font actuellement obstacle au développement d'une intervention efficace, cohérente et concertée et discute des conditions qu'il faudrait mettre en place pour y parvenir.
Fermer la fenêtreMalo, C. (2007). Y a-t-il un lien entre le décrochage scolaire et le décrochage social chez les jeunes présentant des troubles de comportement? Revue de psychoéducation, 36(2), 329-340.
Le Québec, comme plusieurs sociétés occidentales, est préoccupé par le taux de décrochage scolaire de ses adolescents. On connaît maintenant assez bien les facteurs de risque de ce décrochage, qui touchent tantôt le parcours scolaire, le climat scolaire actuel, les difficultés familiales, ou les caractéristiques personnelles des jeunes et de leurs parents. On reconnaît aussi que ce décrochage s'inscrit souvent à la source d'un lent processus de marginalisation sociale. Plus récemment, des chercheurs commencent à s'intéresser au concept plus large de décrochage social chez les jeunes, défini comme un processus de désaffiliation s'aggravant avec l'accumulation des ruptures, non seulement face à l'école mais face aux autres institutions et aux valeurs sociétales en place. Mais peu d'études ont documenté le lien éventuel entre le décrochage scolaire et un décrochage social plus large. Ce lien est possible notamment chez les jeunes présentant des troubles de comportement, qui reflètent déjà souvent une certaine forme de rupture sociale. Cet article présente une étude en cours, à la fois exploratoire, qualitative et prospective, auprès de 30 jeunes de Montréal fréquentant une école spéciale à cause de leurs difficultés de comportement. Cette étude vise à mieux comprendre les trajectoires pouvant conduire certains de ces jeunes vers un décrochage social, alors que d'autres finissent par bien s'insérer socialement. D'autre part, elle vise à cerner le sens particulier du décrochage scolaire chez ceux qui en font l'expérience, et la place qu'il pourrait prendre dans un processus plus large de décrochage social.
Fermer la fenêtreMalo, C. (2007). Les mauvais traitements psychologiques envers les enfants, pourquoi et comment en tenir compte dans la pratique en centre jeunesse. Revue de psychoéducation, 36(2), 341-352.
Ce n'est que depuis juillet dernier, depuis l'entrée en vigueur du projet loi 125 modifiant l'actuelle loi québécoise de la protection de la jeunesse, que les mauvais traitements psychologiques envers les enfants sont spécifiquement reconnus comme un motif recevable de signalement. Pourtant, la question préoccupe depuis plusieurs dizaines d'années les chercheurs et les cliniciens dans le domaine, au Québec comme partout en Amérique du Nord. Ce retard est dû en partie aux nombreuses controverses ayant entouré ce concept, qui ont grandement complexifié le développement des connaissances, et bien sûr à la nature même des mauvais traitements psychologiques, qui sont assurément plus difficiles à dépister que les autres formes de maltraitance envers les enfants. Ce dépistage est d'autant plus difficile que les impacts négatifs de ces mauvais traitements ne sont pas toujours apparents à court terme. Le présent article fait le point sur les controverses mentionnées et sur les consensus émergeants, sur l'ampleur du phénomène au Québec et au Canada, et sur ses impacts connus. Suivront la présentation du Guide de soutien à l'évaluation du risque de mauvais traitements psychologiques envers les enfants (Malo & Gagné, 2003) récemment élaboré à l'IRDS, de même que la présentation de la formation connexe. Finalement, il sera question des écueils relatifs à la diffusion de cet outil et des perspectives de développement.
Fermer la fenêtreMayer, M. (2007). La pauvreté comme facteur de risque de négligence. Revue de psychoéducation, 36(2), 353-362.
Les premières recherches sur le phénomène de la négligence envers les enfants ont conclu que les familles concernées étaient les plus pauvres parmi les pauvres, et ce constat s'est répété systématiquement depuis. Cependant, cette dimension de la problématique de la négligence a été peu approfondie dans les recherches et dans les guides d'intervention. Les raisons du lien entre la pauvreté et la négligence et les implications concrètes de ce lien pour l'intervention sont rarement abordées et très peu développées dans les travaux. L'article vise à regrouper les données de recherche et les réflexions des auteurs sur cette question. Il précise le concept de pauvreté en fonction des dimensions retenues dans les recherches et note les dimensions de ce concept qui exercent une influence particulière sur le risque de négligence. Il décrit ensuite les différentes interprétations possibles du lien entre la pauvreté et le risque de négligence et leurs implications pour la programmation et l'intervention. Compte tenu de l'importance qu'occupe la pauvreté dans la problématique de la négligence, on peut conclure qu'une intervention directe ou indirecte sur ce facteur apparaît incontournable si l'on vise, avec une efficacité minimale, à diminuer les taux de négligence sans cesse croissants.
Fermer la fenêtreMorizot, J., & Maranda, D. (2007). Approche des traits de personnalité: postulats, controverses et progrès récents. Revue de psychoéducation, 36(2), 363-420.
Les traits constituent l'unité de mesure de la personnalité la plus employée en recherche. Puisque plusieurs études longitudinales ont démontré que les traits de personnalité sont reliés à l'apparition et l'évolution de différents problèmes d'adaptation chez les enfants, les adolescents et les adultes, les questionnaires de traits de personnalité sont aussi de plus en plus utilisés pour l'évaluation clinique dans différents contextes d'intervention. Il est donc important pour les professionnels de l'intervention psychosociale de bien comprendre l'approche des traits de personnalité. Le trait de personnalité demeure pourtant un concept mal compris. Cet article tente de clarifier et de définir rigoureusement ce concept en expliquant les principaux postulats de l'approche des traits de personnalité. La présentation de ces postulats permet de souligner les principales controverses à propos de l'existence, la validité et l'utilité pratique des traits de personnalité. Bien qu'il reste des problèmes conceptuels et méthodologiques à résoudre, les recherches empiriques disponibles démontrent que les traits ont atteint un statut scientifique satisfaisant et qu'ils constituent des unités de mesure fondamentales de la personnalité humaine utiles autant pour la recherche que la pratique
Fermer la fenêtreLangevin, R., & Toupin, J. (2007). L'influence des types conatifs sur le rendement scolaire d'un groupe d'élèves franco-albertains de niveau secondaire. Revue de psychoéducation, 36(2), 421-434.
L'objectif de cette étude exploratoire consiste à vérifier l'influence des quatre types conatifs (Fact Finder/Follow Thru/Quick Start/Implementor) décrits par Kolbe (1990) sur le rendement scolaire. Soixante (60) sujets franco-albertains âgés de 14 à 17 ans ont été recrutés à cette fin. Le recrutement s'est fait à Edmonton dans une école alternative pour adolescents ayant des difficultés d'adaptation scolaire et dans une école secondaire régulière située dans cette même ville. L'instrument de mesure des types conatifs fut le Kolbe Youth Index (KYI) de Kolbe (2003). Les résultats montrent qu'un type conatif Fact Finder dans la zone Initiate est associé à un niveau de rendement scolaire élevé tandis qu'un type conatif Quick Start dans la même zone est lié à un niveau de rendement scolaire faible. Enfin, d'autres résultats indiquent qu'un rendement scolaire moyen est associé aux quatre types conatifs et ce, à des niveaux variables dans les zones (Prevent/Respond/Initiate).
Fermer la fenêtreFelli, M.-C., Parent, S., Séguin, J.R., Zelazo, P.D., & Tremblay, R.E. (2007). Le rôle médiateur du fonctionnement familial dans la relation entre l'adversité familiale et l'adaptation sociale des enfants d'âge préscolaire. Revue de psychoéducation, 36(2), 435-460.
À la petite enfance, l'adaptation sociale de l'enfant dépend en partie des risques auxquels il est exposé dans son environnement. Toutefois, les mécanismes par lesquels les facteurs de risque opèrent leurs influences sur l'adaptation sociale de l'enfant sont peu documentés. Ainsi, cette étude examine dans un premier temps l'effet principal de l'adversité familiale, un cumul de facteurs de risque sur les problèmes de comportement intériorisés et extériorisés, ainsi que sur la sécurité d'attachement des enfants d'âge préscolaire. Dans un deuxième temps, elle évalue le rôle médiateur du fonctionnement familial dans le lien entre l'adversité familiale et les problèmes de comportement de même qu'entre l'adversité familiale et la sécurité d'attachement des enfants d'âge préscolaire. Les 572 participants à l'étude (n=572) sont âgés entre cinq et 42 mois lors des mesures de l'adversité familiale et de 42 mois lors de la mesure des problèmes de comportement et du fonctionnement familial. Quatre-vingt d'entre eux (n=80) ont fait l'objet d'une mesure de sécurité d'attachement à 48 mois. Les résultats indiquent, d'abord, un effet principal de l'adversité familiale sur les problèmes de comportement intériorisés et extériorisés. Un effet médiateur significatif du fonctionnement familial est ensuite rapporté dans le lien entre l'adversité familiale et les problèmes de comportement intériorisés et extériorisés. Aucun effet significatif n'est observé pour la sécurité d'attachement des enfants de 48 mois.
Fermer la fenêtreLapointe, P., Pagani, L., & Martin, I. (2007). L'échelle d'évaluation de la maturité scolaire: un outil de dépistage des élèves à risque à la maternelle. Revue de psychoéducation, 36(2), 461-486.
Les recherches en petite enfance tendent à démontrer que la préparation des enfants à la maternelle est associée à la réussite scolaire. À leur entrée à l'école, la plupart des enfants manifestent des compétences cognitives et sociales appropriées, mais plusieurs éprouvent des difficultés en raison de facteurs personnels, familiaux et sociaux. Afin d'aider les intervenants à reconnaître les enfants jugés à risque d'échec, cet article présente l'Échelle d'évaluation de la maturité scolaire (EEMS). À partir d'une expérimentation menée auprès de 4336 enfants montréalais de maternelle, cet article analyse les qualités psychométriques de l'EEMS. L'évaluation de l'enseignant fournit des renseignements sur quatre composantes générales du fonctionnement de l'enfant : Santé et bien-être, Développement cognitif, Socialisation et Autorégulation. De manière complémentaire, 16 sous-composantes de la maturité scolaire sont examinées pour déterminer les forces et les faiblesses de l'enfant dans la réalisation des activités en classe. Des normes sont proposées afin de comparer les résultats de l'enfant, selon son groupe d'âge, son sexe et sa langue maternelle. La fidélité concurrente et prédictive de plusieurs mesures de l'EEMS est comparable à celle d'instruments d'évaluation exploités par les professionnels de la consultation en milieu scolaire. En conclusion, les différences individuelles relevées par l'EEMS sont examinées en regard des résultats des recherches sur la réussite scolaire. Enfin, diverses modalités d'utilisation de cet instrument sont proposées afin de faciliter la démarche d'évaluation des élèves à risque.
Fermer la fenêtreBérubé, A., Poulin, F., & Fortin, D. (2007). La relation famille-école selon la perspective des parents et l'adaptation sociale des enfants présentant des difficultés de comportement. Revue de psychoéducation, 36(1), 1-24.
Cette étude examine le lien entre la relation famille-école, telle que définie selon la typologie développée par Bronfenbrenner (1979), et l'adaptation sociale d'enfants présentant des difficultés de comportement. En début d'année scolaire, les parents de 59 enfants du deuxième cycle du primaire ont répondu à un questionnaire portant sur leur relation avec l'école. Les enseignants de ces élèves ont complété en début et en fin d'année une mesure d'agressivité, de prosocialité et d'inattention. Une analyse factorielle a confirmé la nature multidimensionnelle de la relation famille-école. Par ailleurs, des analyses de régressions multiples ont révélé que les parents qui se représentent l'école de façon positive ont des enfants moins agressifs et davantage prosociaux. De plus, des communications fréquentes entre les parents et les enseignants en début d'année scolaire sont associées à des comportements moins agressifs chez les enfants en cours d'année. Ces résultats mettent en évidence l'importance de considérer la relation famille-école comme un concept multidimensionnel dont certaines dimensions sont associées à une meilleure adaptation sociale chez les enfants présentant des difficultés de comportement.
Fermer la fenêtreLafortune, D., Tourigny, M., Proulx, J., & Metz, K. (2007). Les interventions québécoises pour adolescents auteurs d'agression sexuelle. Revue de psychoéducation, 36(1), 25-56.
Pour répondre aux besoins des adolescents auteurs d'agression sexuelle (A.A.A.S.), différents traitements ont été mis en place en Amérique de Nord: interventions de groupe à vocation introspective ou à vocation éducative, interventions familiales, thérapies cognitivo-comportementales et stratégies de prévention de la récidive. Aucune étude n'a encore dressé le portrait des pratiques en vigueur dans les centres qui, au Québec, interviennent auprès des A.A.A.S. Tous les responsables de centres spécialisés dans ces traitements ont donc été rencontrés, lors d'entretiens individuels. Plus spécifiquement, il s'agissait: i) d'identifier les tendances générales, ressemblances et différences qui émergent des interventions des neuf centres de traitement; ii) de cerner ce qui, aux yeux des intervenants, fait la spécificité du traitement pour adolescents, par rapport à celui dispensé aux adultes agresseurs et iii) de comparer les résultats en fonction du milieu qui offre les services: "milieu pédopsychiatrique" versus "milieu psychosocial ou communautaire". Il en ressort que la grande majorité des programmes dispensés sont offerts sur une base ambulatoire (ou "externe"). Dans l'ensemble, le fonctionnement des neuf centres de traitement repose sur de petites équipes, parmi lesquels se retrouve une majorité de sexologues et de psychologues. Dans la majorité des cas, le processus de référence initial est encadré par les deux principales lois pour mineurs. Dans tous les centres de traitement, divers inventaires et questionnaires structurés ont été traduits de l'anglais au français et sont administrés aux adolescents. Par la suite, bien qu'il existe quelques critères d'exclusion aux programmes, le jeune est habituellement orienté vers une intervention de groupe ou une intervention individuelle. De façon générale, les interventions offertes aux parents sont rares et ce même si tous les répondants interrogés considèrent qu'il devrait s'agir d'une priorité. Les résultats permettent de conclure que les interventions québécoises ressemblent aux autres interventions nord américaines, si ce n'est qu'on ne perçoit pas au Québec un intérêt aussi grand pour la prédiction des risques de récidive ou pour les approches multi systémiques (ou MST). Certaines différences apparaissent aussi lorsque les trois centres pédopsychiatriques sont comparés aux six centres d'orientation psychososociale.
Fermer la fenêtreLeBlanc, M., & Lortie, V. (2007). Les rôles de l'enseignant et de l'éducateur en animation conjointe d'activités de réadaptation: une étude exploratoire par observation. Revue de psychoéducation 39(1), 57-80.
Les tâches des enseignants et des éducateurs auprès d'adolescents en difficulté pendant les heures de classe en centres de réadaptation sont définies avec précision. Les premiers enseignent et les seconds surveillent en classe ou demeurent à l'unité et gèrent les désorganisations comportementales provenant du milieu scolaire. Toutefois, depuis quelques années, cette séparation des tâches est remise en question par plusieurs intervenants et gestionnaires. Cet article explore la façon dont enseignants et éducateurs accomplissent leur rôle lorsqu'ils animent ensemble des activités de réadaptation durant les périodes scolaires. Dans le dessein de décrire la répartition des tâches et l'évolution des rôles, les actions didactiques, relationnelles, disciplinaires et de coordination effectuées par les enseignants et les éducateurs ont été observées. Ces observations ont eu lieu lors d'activités de scolarisation et de réadaptation, et cela à deux périodes différentes en 2003. Cet article examine comment les éducateurs et les enseignants redéfinissent leurs rôles et tâches après avoir animé une première fois des activités communes. Chacun conserve sa particularité; le développement et l'entretien de la relation pour les premiers et le contenu académique pour les seconds. Toutefois, les éducateurs importent des façons de faire des enseignants et vice-versa.
Fermer la fenêtreArchambault, I.,& Janosz, M. (2007). L'engagement scolaire des garçons et des filles : une analyse comparative des résultats de recherches empiriques. Revue de psychoéducation, 36(1), 81-108.
Cette recension des écrits propose une étude comparative de l'engagement comportemental, affectif et cognitif des garçons et des filles à l'école. À partir de plus d'une centaine d'articles et de chapitres de livres recensés dans différentes bases de données (psychINFO, ERIC, Medline, Social work abstract), cet article vise d'abord à définir la notion d'engagement scolaire ainsi que les différentes dimensions qui la composent. Ensuite, il sera question de dresser un portrait des différences de genre documentées dans l'étude empirique du phénomène. À travers les écrits, le portrait de l'engagement scolaire apparaît relativement congruent d'une étude à l'autre et beaucoup plus positif pour les filles que pour les garçons. Le portrait moins reluisant des garçons, surtout ceux issus de milieux défavorisés, demeure toutefois difficile à interpréter. Considérant que le désengagement peut entraîner le désinvestissement progressif des élèves à l'école et, à plus long terme, mener au décrochage scolaire, il convient de prendre très aux sérieux les différences de genre observées, surtout en ce qui a trait à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Cette recension propose plusieurs pistes de réflexion et insiste sur l'importance d'étudier l'engagement scolaire des garçons et des filles à partir de devis longitudinaux rigoureux, en s'intéressant à l'étude des continuités et discontinuités du développement au cours de la petite enfance, de l'enfance et de l'adolescence.
Fermer la fenêtreRichard, V., & Goupil G. (2007). Les groupes de jeux intégrés destinés aux enfants ayant un trouble envahissant du développement: modalités de participation et perceptions des pairs de classes ordinaires. Revue de psychoéducation, 36(1), 109-128.
Il a été démontré que les groupes de jeux intégrés de Wolfberg et Schuler (1992; Wolfberg, 2003) améliorent les comportements de jeux et les interactions sociales des enfants autistes qui y participent. Toutefois, peu d'études ont, jusqu'à ce jour, tenté de décrire les perceptions des pairs qui y exercent le rôle de joueur expert. Cet article présente les modalités d'implantation de ce programme dans une école primaire québécoise et rend compte des perceptions de six élèves provenant des classes ordinaires. Les données recueillies à l'aide d'observations participantes et d'entrevues semi-structurées indiquent que les pairs sont en général satisfaits de leur expérience dans les groupes de jeux intégrés. Par ailleurs, certaines observations et des résultats provenant de l'entrevue permettent de mettre en relief quelques suggestions pertinentes à une éventuelle application.
Fermer la fenêtreNeault, I., & Guay, M.-C. (2007). Ces enfants qui souffrent en silence de la dyslexie: un diagnostic méconnu, souvent tardif et confondu avec le TDAH. Revue de psychoéducation, 36(1), 129-148.
Les troubles d'apprentissage de la lecture sont encore trop méconnus et incompris d'un bon nombre de professionnels qui oeuvrent auprès de ces enfants qui tentent de surmonter l'insurmontable, soit apprendre à lire. Cet article propose une recension de la documentation scientifique récente sur la dyslexie. Il vise précisément à informer les professionnels des milieux scolaires et de la santé des modèles théoriques de ce trouble d'apprentissage et des déficits cognitifs à observer pour mieux le dépister et l'évaluer en vue d'une rééducation spécialisée. En raison des comportements de distraction et d'inattention qu'elle peut engendrer, la dyslexie peut semer la confusion et être perçue à tort comme le reflet d'un trouble déficitaire de l'attention. Cet article tente aussi de départager les caractéristiques de chacun de ces troubles. En conclusion, les auteurs soulignent l'importance d'un dépistage précoce des difficultés d'acquisition de la lecture afin d'offrir le plus tôt possible aux enfants qui en souffrent, les interventions dont ils ont besoin pour assurer leur réussite scolaire.
Fermer la fenêtrePoulin, M.-H., & Thomas, D. (2007). Stress parental des mères d'enfants d'âge préscolaire atteints d'eczéma atopique. Revue de psychoéducation, 36(1), 149-166.
L'eczéma atopique est une maladie pouvant affecter jusqu'à un enfant d'âge préscolaire sur cinq. Cette affection a des répercussions sur la vie familiale dues aux traitements demandés et aux précautions à appliquer afin de réduire les irritants environnementaux pouvant exacerber les symptômes de la maladie. L'objectif principal de cette étude est d'identifier les facteurs ayant une incidence sur le stress parental des mères d'enfants d'âge préscolaire atteints de dermatite atopique. Trente et une dyades mère-enfant provenant de 27 familles biparentales ont participé à l'étude. L'analyse corrélationnelle confirme une relation positive entre l'évaluation par la mère de la gravité de l'état de la peau de l'enfant, son rôle de principale pourvoyeuse des soins à l'enfant atteint d'eczéma atopique et son niveau de stress parental. Par ailleurs, une relation négative entre la satisfaction de l'aide qu'elle reçoit et son niveau de stress parental est observée. Enfin, une analyse de régression multiple a permis de hiérarchiser les trois variables ayant une incidence notable sur le niveau de stress de ces mères. Par ordre d'importance, ces variables sont: la satisfaction de l'aide reçue, le fait que la mère soit la principale pourvoyeuse de soins à l'enfant et enfin, l'évaluation de la gravité de l'état de la peau par la mère. Ces résultats devraient inciter davantage les intervenants en contact avec ces mères à évaluer leur réseau d'aide ainsi que leur perception de la gravité de la maladie afin de diminuer les stresseurs associés à l'exercice de leur rôle parental.
Fermer la fenêtreFortin, F., & Lévesque, J., & Vitaro, F. (2007). La méta-analyse au service de la prévention et de l'intervention: concepts, applications et enjeux. Revue de psychoéducation, 36(1), 167-194.
Ce texte passe en revue les éléments d'ordre méthodologique et les enjeux d'ordre conceptuel sous-jacents à l'utilisation d'une méthode de plus en plus populaire de synthèse d'études corrélationnelles et évaluatives, la méta-analyse. Le contexte pour illustrer ces divers éléments en rapport avec la méta-analyse est celui des programmes de prévention et d'intervention auprès d'enfants et d'adolescents présentant des problèmes d'adaptation ou à risque d'en développer. La méta-analyse est présentée comme un outil de synthèse utile pour dégager les programmes les plus prometteurs ainsi que les conditions de réussite ou d'échec les entourant. Elle comporte cependant des éléments statistiques et des limites qu'il importe de connaître pour mieux en apprécier les résultats. Un tableau-synthèse décrit le contenu et les résultats de 19 méta-analyses réalisées dans le domaine de la prévention ou de l'intervention par rapport à diverses problématiques touchant les jeunes en difficulté.
Fermer la fenêtreSénéchal, C., Rogé, B., Giroux, N., & Larivée, S. (2007). L'autisme, une autre intelligence: nouveauté ou recul? Revue de psychoéducation, 36(1), 195-224.
Dans ce texte, nous soumettons à examen la conception de l'autisme avancée par Laurent Mottron dans son ouvrage L'autisme : une autre intelligence (Mottron, 2004). Le texte comprend quatre parties. Dans la première partie, nous présentons le cadre paradigmatique de l'auteur en matière de troubles envahissants et l'emphase mise sur une catégorie qu'il tient pour majoritaire bien que négligée dans la littérature scientifique et dans les réseaux de services : les troubles envahissants du développement sans déficience intellectuelle (TEDSDI). Il assimile ce groupe à un nouvel autisme dominant. Dans la deuxième partie, nous montrons que souscrire à l'idée de l'autisme comme une autre forme d'intelligence ne permet pas une conceptualisation adéquate des capacités ni des déficits des personnes concernées. La troisième partie, aborde le problème du traitement de l'autisme. À l'encontre des propos de Mottron, nous défendons la pertinence de traiter l'autisme, notamment par I'intervention comportementale intensive (lCI) et l'analyse appliquée du comportement et jugeons sa position anachronique. D'autre part, la prépondérance et quasi exclusivité qu'il accorde à TEACCH comme réponse socio-psychopédagogique apparaît injustifiée. La quatrième partie constitue une critique de l'analyse des émotions chez les personnes autistes que fait l'auteur à partir d'écrits autobiographiques, un retour vers l'introspection comme méthode de recherche. En conclusion, nous déplorons le ton général du propos, trop dialectique, notamment dans sa dichotomisation entre autistes et non autistes. Le militantisme de Mottron pour les "autistes" sans déficience intellectuelle déçoit, de même que le débordement idéologique de sa théorie en faveur de la reconnaissance d'une culture autistique.
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