Sommaire du vol. 39(2), 2010
Articles
Controverse
In memoriam
SOMMAIRE DU VOL. 39(1), 2010
Articles
Effet médiateur de l’expérience scolaire sur la relation entre la dépression et le risque de décrochage scolaire chez les adolescents vivant la transition primaire-secondaire, 27-44
Marie-Eve Gagné et Diane Marcotte
Résumé
Le programme de prévention Fluppy : Modèle théorique sous-jacent et implantation du devis d’évaluation en milieu de pratique 61-83
François Poulin, France Capuano, Frank Vitaro, Pierrette Verlaan, Monique Brodeur, Jacinthe Giroux et Claude Gagnon
Résumé
Controverse
Recensions
Nadeau, M, Letarte, M.-J., Normandeau, S., & Robaey, P. (2010). Prédicteurs du sentiment d’auto-efficacité parental et de son changement chez des parents d’enfants présentant un trouble déficitaire de l’attention/ hyperactivité. Revue de psychoéducation, 39(2), 125-142.
Le sentiment d’auto-efficacité parental (SAEP), défini par les perceptions des parents à l’égard de leur compétence en tant que parent (Teti & Gelfand, 1991), prédit fortement les pratiques éducatives utilisées par ceux-ci. Pour cette raison, la présente étude vise à identifier 1) les prédicteurs du SAEP; 2) les prédicteurs du changement du SAEP entre deux temps de mesure. Trois catégories de prédicteurs sont étudiées: les caractéristiques de l’enfant (nombre et intensité des problèmes), celles des parents (âge de la mère à la naissance du premier enfant, stress et dépression parentale) et les caractéristiques familiales (revenu familial et sept dimensions du fonctionnement familial). Les participants sont 64 parents (56 mères; 8 pères) et leur enfant âgé entre 6 et 10 ans (12 filles; 52 garçons) présentant un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité. Les résultats indiquent que plus la répartition des tâches domestiques est claire et équitable et que plus la famille est impliquée activement dans la vie des membres de la famille, plus le SAEP est élevé. Par contre, plus les membres de la famille communiquent leurs insatisfactions directement et d’une façon franche, moins le SAEP est élevé. Les résultats montrent que plus la mère est âgée à la naissance du premier enfant et que plus les règles sont claires dans la famille, plus le SAEP s’améliore. Des pistes d’interventions sont proposées aux intervenants qui désirent amener les parents à améliorer leur SAEP.
Fermer la fenêtreCantin, S., Martel-Olivier, E., & Poulin, F. (2010). Les caractéristiques des amis comme facteurs de risque et de protection associés à la victimisation par les pairs: une perspective longitudinale. Revue de psychoéducation, 39(2), 143-163.
Cette étude vise à examiner dans quelle mesure les caractéristiques des amis permettent de rendre compte des changements à travers le temps dans les expériences de victimisation auxquelles sont confrontés les élèves au début du secondaire. L’échantillon est composé de 512 élèves de secondaire I et II pour lesquels le niveau de victimisation a été évalué auprès des pairs lors de deux années consécutives. Les comportements sociaux des élèves (i.e., retrait social et agressivité) ainsi que le nombre et les caractéristiques des amis (i.e., retrait social, agressivité et niveau de victimisation) ont également été évalués auprès des pairs lors de la première année de l’étude. Les résultats d’une analyse de régression montrent que les relations d’amitié constituent un facteur protecteur important; le nombre d’amis étant associé à une diminution de la victimisation à travers le temps chez les élèves à risque. En contrepartie, le niveau de victimisation des amis constitue un facteur de risque qui est associé à l’émergence et à l’aggravation des expériences de victimisation au début du secondaire. Enfin, le niveau d’agressivité des amis est associé à l’évolution de la victimisation à travers le temps mais cette relation varie selon le niveau initial de victimisation des élèves. L’agressivité des amis constitue ainsi un facteur aggravant pour les élèves à risque alors qu’il constitue un facteur protecteur pour les élèves qui sont initialement peu victimisés par les pairs. L’ensemble des résultats illustre comment les bénéfices associés aux relations d’amitié peuvent varier en fonction de l’identité des amis.
Fermer la fenêtreTourigny, M., Poirier, M. A., Dion, J., & Boisvert, J. (2010). Recommandation de placement de l’enfant dans le contexte de la protection de la jeunesse : Facteurs associés. Revue de psychoéducation, 39(2), 165-187.
La décision de retirer un enfant de son milieu familial représente l’une des décisions les plus difficiles pour les intervenants sociaux. Cette étude vise à explorer les caractéristiques des enfants, des parents, des familles et des problématiques du signalement qui sont associées à la recommandation du placement de l’enfant lors de la prise en charge de ce dernier par la protection de la jeunesse. L’étude a été réalisée à partir d’un échantillon représentatif de 2230 enfants pris en charge par les services de protection de la jeunesse au Québec, tiré de l’Étude d’Incidence Québécoise (ÉIQ). Les analyses de régression logistique montrent que treize caractéristiques sont associées à la recommandation du placement de l’enfant. Ces variables associées sont liées : 1) aux caractéristiques des figures parentales (une coopération parentale inadéquate, un nombre de problèmes connus du parent plus élevé et la présence d’un adulte significatif dans la vie de l’enfant autre que les figures parentales), 2) aux caractéristiques des familles (une structure familiale non traditionnelle : recomposée ou monoparentale, un seul enfant de la famille a été signalé et un logement jugé non sécuritaire), 3) aux caractéristiques des enfants (enfant de moins de 2 ans ou de plus de 14 ans et un nombre élevé de besoins pour l’enfant), et 4) aux caractéristiques des problématiques (plus d’une problématique signalée, un signalement pour abandon, un signalement qui ne concerne pas une situation « autre » de mauvais traitements, un nombre élevé d’atteintes à la santé mentale et un signalement provenant d’un membre de la famille). La discussion porte sur la pertinence de ces caractéristiques dans les discussions cliniques impliquant une décision de placer un enfant.
Fermer la fenêtrePilette, J., Letarte, M.-J., Normandeau, S., & Robaey, P. (2010). Prédicteurs de l’assiduité et de l’engagement à un programme d’entraînement aux habiletés parentales. Revue de psychoéducation, 39(2), 189-208.
Les programmes d’entraînement aux habiletés parentales (PEHP) sont efficaces pour aider les enfants présentant des problèmes de comportement et leur famille. Cependant, les parents se présentent à moins de 50% des rencontres. Or, l’assiduité et l’engagement des participants sont liés aux résultats obtenus. Des prédicteurs de l’assiduité, principalement socio-démographiques, ont été identifiés par les chercheurs. Par contre, ces derniers évoquent peu de solutions cliniques pour les intervenants aux prises avec les problèmes d’assiduité des parents. Le modèle théorique de Kazdin (1996) suggère que la perception de barrières affectant négativement leur participation prédit l’abandon des programmes, au-delà de leurs caractéristiques sociodémographiques. Cette étude vise donc à vérifier le lien entre l’assiduité et l’engagement des parents et leurs perceptions à l’égard du comportement de l’enfant, de leur compétence parentale (sentiment d’auto-efficacité), de la détresse suscitée par leur rôle parental, du fonctionnement de leur famille et des avantages et inconvénients au changement. L’échantillon est composé de 52 parents ayant participé au PEHP Ces Années Incroyables en raison du TDAH de leur enfant, âgé de 6 à 9 ans. L’assiduité est mesurée par le nombre de rencontres de groupe auxquelles ont participé les parents. L’engagement est observé à l’aide d’une grille de décodage permettant d’évaluer la participation à la discussion, l’ouverture personnelle, les résistances au contenu et la réalisation des devoirs. Les résultats montrent que les parents sont moins assidus lorsqu’ils perçoivent de l’opposition chez l’enfant et des inconvénients à modifier leurs pratiques éducatives et qu’ils vivent de la détresse dans leur rôle parental. Les parents qui perçoivent des problèmes cognitifs ou d’inattention chez leur enfant semblent moins engagés lors des rencontres alors que ceux qui perçoivent des avantages à modifier leurs pratiques éducatives sont plus engagés. La discussion explore des solutions afin de favoriser la participation active des participants à un PEHP.
Fermer la fenêtreSchaeffer, E., & Clément, C. (2010). Évaluation de la validité sociale des interventions menées auprès des enfants et adolescents avec un TED. Revue de psychoéducation, 39(2), 209-220.
Apparu en 1978, le concept de validité sociale est peu utilisé, en dehors des publications scientifiques, malgré les intérêts qu’il présente. Pourtant celui-ci est particulièrement utile, puisqu’il s’agit d’introduire, en plus des données objectives, des données subjectives lors de l’évaluation des plans d’intervention. Ce concept qui accorde toute son importance à l’avis de la société sur l’adéquation des objectifs, l’acceptabilité des méthodes, et l’importance des résultats des plans d’intervention, est présenté ici. Après avoir décrit le contexte d’apparition du concept, nous présentons ce que la validité sociale mesure et auprès de quels publics, ainsi que ses intérêts et les difficultés rencontrées lors de son utilisation. Cet article de type conceptuel et méthodologique est illustré par des publications concernant des interventions auprès d’enfants et d’adolescents avec un trouble envahissant du développement.
Fermer la fenêtreRoyer, N. (2010). Le contexte physique et pédagogique de la classe comme soutien de la vie sociale et affective, et de l’adaptation des élèves de première année : étude de cas contrastés. Revue de psychoéducation, 39(2), 221-245.
Cette étude porte sur le rôle de l’environnement physique et pédagogique de la classe sur l’adaptation scolaire de jeunes élèves de première année primaire et sur leur vie sociale et affective à l’école. Un dispositif méthodologique de type étude de cas contrastés oriente la collecte de données sur le terrain tout en intégrant l’utilisation complémentaire de données quantitatives et qualitatives. Des observations dans les classes sont effectuées, les élèves sont interviewés individuellement et les enseignants complètent des instruments à propos de chacun de leurs élèves en plus de caractériser leur classe dans son ensemble. Les résultats laissent voir que, en dépit d’une exposition à des caractéristiques environnementales et pédagogiques fort distinctes, les élèves des deux classes vivent une expérience semblable sur les plans social et affectif. Ils se distinguent toutefois sur le plan des comportements liés à l’apprentissage. Cette étude fait ressortir la pertinence des recherches en contexte de classe pour mieux comprendre comment l’environnement peut influencer le développement et l’adaptation des enfants et par là, pour mieux orienter les actions pédagogiques.
Fermer la fenêtrePaquette, D., Bigras, M., & Crepaldi, M. A. (2010). La violence : un jugement de valeur sur les rapports de pouvoir. Revue de psychoéducation, 39(2), 247-276.
Cet article a pour objectif de présenter une réflexion critique sur la notion de violence du point de vue de l’éthologie et de la psychologie évolutionniste. Les auteurs définissent la violence comme étant un jugement de valeur (un abus de pouvoir) fait sur une agression définie opérationnellement par tout comportement orienté (physique, gestuel, verbal, etc.) et non ludique qui peut porter atteinte à l’intégrité physique ou psychologique d’une autre personne. Ils ne sont donc pas d’accord avec les chercheurs qui considèrent la négligence parentale, les jeux de bataille et les jeux de guerre entre les enfants comme étant violents. Ils réagissent aussi défavorablement à la tendance de certains autres à considérer la punition corporelle parentale comme étant nécessairement violente. Les auteurs présentent ensuite les fonctions biologiques adaptatives de différents types d’agressions ainsi que plusieurs de leurs mécanismes naturels de régulation, puis ils abordent la question de la violence sous deux aspects : la violence est-elle typique de l’espèce humaine et l’homme est-il plus violent que la femme? Les auteurs proposent un modèle sur les rapports de pouvoir (conjugal, parent-enfant, enfant-enfant) au sein de la famille qui pourrait permettre de mieux comprendre les conflits familiaux et leur influence possible sur le développement non seulement de l’agression chez l’enfant envers les pairs mais aussi de ses habiletés de compétition pour l’accès aux ressources de l’environnement. Ils concluent à l’aspect arbitraire de la morale et donc à l’importance de ne pas tenter de la justifier par la science.
Fermer la fenêtreCapuano, F., Poulin, F., Vitaro, F., Verlaan, P., & Vinet, I. (2010). Le programme de prévention Fluppy : historique, contenu et diffusion au Québec. Revue de psychoéducation, 39(1), 1-26.
Fluppy est un programme de prévention de la violence et du décrochage scolaire destiné aux enfants de la maternelle. Ce programme combine des interventions universelles et ciblées qui sont implantées en milieu scolaire auprès des élèves et des enseignantes et en milieu familial auprès des parents. Il a été créé en 1990 et est largement diffusé au Québec et connu dans plusieurs pays. Cet article trace l’historique et les origines du programme, présente une description détaillée des interventions et rapporte les résultats d’une enquête portant sur sa diffusion et ses conditions d’implantation au Québec depuis 1990. Cette enquête révèle que le programme a été diffusé et implanté dans toutes les régions du Québec. Certaines régions ont mis en place une structure permettant d’implanter le programme tel que prescrit par les concepteurs. Dans plusieurs milieux, le programme est implanté de façon très partielle et seul le volet universel est administré. Enfin, l’intensité de l’intervention tant auprès des enfants que des parents, est plus faible que ce qui est proposé par les concepteurs et les diffuseurs. La discussion porte sur les conséquences possibles du non respect des conditions d’implantation de ce programme de prévention.
Fermer la fenêtreGagné, M.-E., & Marcotte, D. (2010). Effet médiateur de l’expérience scolaire sur la relation entre la dépression et le risque de décrochage scolaire chez les adolescents vivant la transition primaire-secondaire. Revue de psychoéducation, 39(1), 27-44.
Plusieurs recherches empiriques ont démontré l’influence des symptômes dépressifs sur l’expérience scolaire et certains auteurs suggèrent également que la dépression est associée au risque de décrochage scolaire chez les adolescents. La présente étude s’intéresse, d’une part, à la relation de réciprocité entre la dépression et l’expérience scolaire (attitude envers l’école et l’enseignant, perception du climat de la classe, rendement scolaire réel et rendement scolaire perçu), et d’autre part, à l’évaluation d’un modèle médiateur multiple de l’expérience scolaire sur le risque de décrochage des adolescents présentant des symptômes dépressifs vivant la transition primaire-secondaire. L’étude est menée auprès d’un échantillon longitudinal de 499 élèves (262 garçons, 237 filles), âgés de 10 à 14 ans. Les résultats indiquent la présence d’un lien entre les symptômes dépressifs en 6e année et le risque de décrochage scolaire chez les élèves de 1re secondaire. Ceux-ci présentent un risque deux fois plus important de décrochage scolaire suite à la transition primaire-secondaire que leurs pairs non dépressifs. Également, les résultats suggèrent une relation de réciprocité entre l’attitude négative envers l’école et les symptômes dépressifs chez les garçons seulement. Enfin, les analyses montrent le rôle médiateur de l’attitude négative envers l’école et envers l’enseignant et du faible rendement scolaire sur la relation entre les symptômes dépressifs en 6e année et le risque de décrochage scolaire en 1re secondaire.
Fermer la fenêtreLangevin, R., & Guéladé, F. (2010). L’évaluation fonctionnelle du comportement (ÉFC), un modèle rigoureux applicable en milieu scolaire. Revue de psychoéducation 39(1), 45-59.
Cet article informe sur l’évaluation fonctionnelle du comportement (ÉFC) appliquée au milieu scolaire. En vogue aux États-Unis, l’ÉFC semble prendre de l’ampleur au Canada, notamment dans les écoles de l’Alberta. La première partie du document définit l’ÉFC et retrace ses origines. Suivent les procédures de recueil des informations permettant de réaliser l’ÉFC. Sont finalement précisés les principaux avantages et inconvénients de l’ÉFC en milieu scolaire.
Fermer la fenêtrePoulin, F., Capuano, F., Vitaro, F., Verlaan, P., Brodeur, M., Giroux, J., & Gagnon, C. (2010). Le programme de prévention Fluppy : Modèle théorique sous-jacent et implantation du devis d’évaluation en milieu de pratique. Revue de psychoéducation, 39(1), 61-83.
Les élèves qui présentent un niveau élevé de problèmes de comportement en début de scolarisation sont à risque de rencontrer des difficultés scolaires et sociales au cours de leur développement. Un programme de prévention à composantes multiples ciblant ces élèves est en cours d’évaluation au Québec. Cet article poursuit quatre objectifs: 1) présenter le modèle théorique sur lequel s’appuie ce programme, 2) décrire brièvement chacune de ses composantes; 3) décrire le devis de recherche utilisé pour évaluer ses effets, et 4) illustrer la démarche d’implantation du devis d’évaluation en partenariat avec les milieux de pratique.herches prometteuses qui permettraient d’éviter certaines embûches rencontrées dans la présente étude.
Fermer la fenêtreVan Gijseghem, H. (2010). L’irréductible résistance au concept de l’aliénation parentale. Revue de psychoéducation, 39(1), 85-99.
Cette étude exploratoire décrit le développement, la validation et l’application d’un programme sur les scénarios sociaux auprès de quatre adolescents entre 14 et 16 ans qui présentent un trouble envahissant du développement. Ce programme a pour particularité de faire participer le jeune dans la réalisation et l’application de son scénario social. Les résultats obtenus permettent d’observer que les adolescents peuvent prendre plusieurs décisions sur la création et l’application de leur scénario social : la forme, la fréquence, le moment et le lieu de lecture du scénario. Les résultats indiquent aussi que les adolescents peuvent jouer un rôle actif l’utilisation de stratégies pour les aider à résoudre leurs problèmes.
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