Sommaire du vol. 41(2), 2012
Éditorial
Articles
Controverse
Mesure et évaluation
Memento
Recensions
In Memoriam
SOMMAIRE DU VOL. 41(1), 2012
Articles
Difficultés scolaires, stratégies de protection de soi et participation parentale à l’adolescence, 1-19
Alexandra Leyrit, Nathalie Oubrayrie-Roussel et Yves Prêteur
Résumé
Vers une meilleure compréhension de l’implantation d’un programme de transfert de connaissances par agents multiplicateurs, 21-46
Mélodie Briand-Lamarche, Julie Dutil, Luc Dargis-Damphousse et Christian Dagenais
Résumé
Évaluation des processus d’implantation d’un programme de transfert de connaissances par agents multiplicateurs pour la prévention des mauvais
traitements, 47-64
Mélodie Briand-Lamarche et Christian Dagenais
Résumé
Les effets iatrogènes des interventions en centres jeunesse : une menace pour la clientèle adolescente?, 65-79
Marie Robert et Jacques Dionne
Résumé
Violence communautaire et problèmes associés chez des adolescents en protection de la jeunesse, 81-98
Christine Dubé, Mylène Dubé-Frenette et Marie-Hélène Gagné
Résumé
Recensions
L’équipe de neurotraumatologie de l’Hôpital Sainte-Justine (2005). L’accident d’Hugo. Montréal, Québec : Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine
(CHU mère-enfant), 32 pages. 99
Jie Zhu
Danielle Chrétien et al. (2011). Courtepointe , Des histoires qui font chaud au coeur. Montréal: Les éditions de la collectivité, 141 pages.100
Andrée Quiviger
Saint-Pierre, F., Viau, M-F. (2010). L’enfant victime d’agression sexuelle. Montréal : CHU Sainte-Justine.102
Mylène Charron
Seutin, V., Scuvée-Moreau, J., & Quertemont, E. (Dir.) Regards croisés sur le cannabis. Wavre, belgique : Editions Mardaga.
Kimberley Montgomery et Jean-Sébastien Fallu
Jean, A. (2012). La prévention de la toxicomanie auprès des jeunes hébergés en centre jeunesse. Revue de psychoéducation, 41(2), 137-143.
Les adolescents hébergés en centre jeunesse sont beaucoup plus à risque de consommer des drogues et de développer une toxicomanie dû à leurs expériences de vie et leurs caractéristiques personnelles, sociales et familiales. Le programme « Groupe de Réflexion sur les Drogues » propose aux jeunes une démarche combinant deux approches qui visent leur responsabilisation face à la consommation au lieu de l’abstinence. Ce programme, combinant la réduction des méfaits et l’approche cognitive comportementale, a été évalué en 2009 dans le cadre d’un stage de maîtrise en psychoéducation auprès d’un groupe de six adolescents hébergés. Les résultats de l’évaluation ont entre autre permis de formuler des recommandations aux auteurs du programme. À prime à bord, nous retenons que les éléments touchant la publicité et les différents moyens de mise en relation sont à conserver vu leur impact positif sur les participants. Certains autres éléments comme le format des ateliers et la nécessité de présenter le programme aux parents devraient être modifiés pour en augmenter l’efficacité.
Fermer la fenêtreLe Blanc, A., Desjardins, S., Larose, C., & Masse, D. (2012). Le modèle psychoéducatif : une avenue porteuse pour qualifier les services en réadaptation avec hébergement au CJM-IU. Revue de psychoéducation, 41(2), 145-153.
L’article porte sur l’implantation du modèle psychoéducatif dans tous les services de réadaptation destinés aux adolescent(e)s du CJM-IU, placés en vertu soit de la Loi sur la santé et les services sociaux, soit de la Loi sur la protection de la Jeunesse, soit de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Sont décrites d’abord les origines conceptuelles du projet puis la structure de travail mise en place pour favoriser la participation d’une cinquantaine d’équipes d’éducateurs œuvrant auprès d’adolescents hébergés en foyers de groupe ou en internat. Sont ensuite présentées les étapes de la démarche d’implantation des opérations professionnelles inhérentes au modèle psychoéducatif appliquées aux groupes. Enfin sont évoqués les principaux défis que pose l’implantation complète et durable de ce modèle en raison de la diversité des formations et de la mobilité du personnel éducatif.
Fermer la fenêtreCyr, C., Poulin, C., Losier, V., Michel, G., & Paquette, D. (2012). L’évaluation des capacités parentales lors de maltraitance auprès de jeunes enfants (0-5 ans) : Un protocole d’évaluation et d’intervention fondé sur la théorie de l’attachement. Revue de psychoéducation, 41(2), 155-177.
En collaboration avec le Centre-Jeunesse de Montréal-Institut Universitaire, nous réalisons un projet de recherche clinique visant à évaluer un nouveau protocole d’évaluation spécialisée des capacités parentales pour des enfants et des parents signalés pour maltraitance. L’aspect novateur de ce projet est qu’il intègre à même le protocole d’évaluation une intervention relationnelle de courte durée fondée sur la théorie de l’attachement et les principes de la rétroaction-vidéo pour évaluer les capacités de changement des parents. L’intervention vise à activer les comportements sensibles et de réparation des parents afin d’améliorer la qualité des soins et de protection parentale envers l’enfant. Cet article présente le protocole d’évaluation spécialisée des capacités parentales que nous avons développé en partenariat avec la clinique externe du CJM-IU. Tout d’abord, nous décrivons ce qu’implique une évaluation des capacités parentales en contexte de signalement pour maltraitance parentale. Nous présentons ensuite le cadre de référence théorique qui a servi à conceptualiser le protocole d’évaluation proposé, soit la théorie de l’attachement et ses concepts clés. La stratégie d’intervention découlant de cette approche et utilisée pour activer les capacités des parents en cours d’évaluation est ensuite discutée. Des résultats préliminaires concernant l’efficacité de l’intervention et sa pertinence pour l’évaluation des capacités parentales, dont les capacités de changement, sont finalement présentés.
Fermer la fenêtreLanovaz, M. J. (2012). Application du renforcement non contingent pour réduire les comportements problématiques chez les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme. Revue de psychoéducation, 41(2), 179-191.
Le renforcement non contingent (RNC) est une intervention basée sur des données probantes pour réduire les comportements problématiques chez les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). L’intervention implique de donner à ces personnes quelque chose qu’elles préfèrent, généralement le renforçateur qui maintient le comportement problématique, sur une base régulière ou continue. L’article a un but pédagogique : décrire et discuter des facteurs à considérer lors de l’application du RNC auprès de personnes ayant un TSA. L’importance d’effectuer une évaluation fonctionnelle avant d’intervenir est expliquée en précisant les différentes catégories de renforçateurs qui maintiennent les comportements problématiques. Ensuite, l’identification des stimuli préférés est décrite au cas où le renforçateur qui maintient le comportement problématique ne puisse pas être utilisé dans le cadre du RNC. Par la suite, deux différentes procédures sont présentées pour la mise en place de l’intervention. Un exemple clinique fictif illustre l’utilisation du RNC avec un jeune enfant ayant un TSA, qui émet un comportement problématique (crier) lors de rencontres à la maison entre sa mère et une professionnelle. Enfin, les avantages et les désavantages de l’intervention ainsi que des suggestions éventuelles de recherche sont discutés dans le but de promouvoir une application optimale du RNC auprès des personnes ayant un TSA.
Fermer la fenêtreMalo, C., & Keable, P. (2012). La recherche en soutien à l’intervention au Centre jeunesse de Montréal – Institut universitaire. Le cas d’une évaluation d’implantation. Revue de psychoéducation, 41(2), 193-207.
Entre janvier 2006 et août 2007, un programme expérimental d’intervention intensive auprès de jeunes de 15 à 17 ans suivis par les services de protection dans leur milieu naturel et leurs parents fait l’objet d’une évaluation d’implantation. Le présent article fait suite à une présentation de cette évaluation lors d’un récent colloque sur le thème du partenariat recherche/pratique, organisé conjointement par l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal et le Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire. Sans rendre compte de tous résultats de cette évaluation d’implantation, l’article illustre le type de partenariat possible et les apports mutuels de la recherche et de la pratique dans un établissement comme celui-là.
Fermer la fenêtreLanctôt, N., & Lemieux, A. (2012). Expression et régulation de la colère : Les effets d’un programme cognitif-comportemental appliqué à des adolescentes hébergées en centre de réadaptation. Revue de psychoéducation, 41(2), 209-229.
La présente étude évalue les effets d’un programme d’intervention de type cognitif-comportemental sur la régulation et l’expression de la colère chez des adolescentes hébergées en Centres jeunesse. L’évaluation des effets du programme sur la capacité des adolescentes à réguler leur colère et à l’exprimer de façon prosociale a été menée au moyen d’un devis de recherche quasi-expérimental qui permet de comparer 104 adolescentes du groupe expérimental à 78 adolescentes du groupe contrôle sur une période de 18 mois. Les résultats des analyses statistiques indiquent que les adolescentes ayant été hébergées en centre de réadaptation se sont améliorées au plan de la colère ressentie et de la suppression de la colère durant ces 18 mois, qu’elles aient été exposées ou non au programme cognitif-comportemental. Alors qu’aucun changement dans le temps n’a été observé pour le groupe contrôle au regard du tempérament colérique, de l’expression agressive de la colère et de la régulation de la colère, toutefois, toutes ces dimensions s’améliorent dans le temps pour les adolescentes du groupe expérimental. Ces résultats signifient que ces difficultés demeurent constantes et persistantes au fil du temps chez les adolescentes du groupe contrôle, alors qu’elles s’atténuent significativement chez celles qui ont été exposées au programme cognitif-comportemental. Les effets sont congruents avec les objectifs du programme en ce qui concerne la colère et se positionnent donc en faveur de l’application d’un programme de type cognitif-comportemental à des adolescentes hébergées en Centre jeunesse.
Fermer la fenêtreDionne, J., Munoz, M., & Bustamente, G. (2012). La psychoéducation à l’international : L’exemple du Chili. Revue de psychoéducation, 41(2), 231-250.
La psychoéducation est-elle exportable ? Basé sur l’expé-rience d’un essai récent d’adaptation et de développement de la psychoéducation au Chili, cet article se penche sur le contexte et les conditions dans lesquels s’est déroulé ce projet ainsi que les défis et les obstacles auxquels ont dû faire face les acteurs. L’analyse de cette expérience a permis de dégager deux facteurs importants entourant la mise en place d’un projet psychoéducatif dans un contexte extérieur au Québec : (1) un esprit de collaboration et de co-construction est nécessaire de la part de tous les acteurs impliqués et (2) l’emphase sur la formation des éducateurs de 1ière ligne constitue une condition sine qua non pour la mise en place d’une intervention de qualité. Finalement, trois contextes internationaux sont envisageables pour l’exportation de la psychoéducation.
Fermer la fenêtrePaquette, D., & Atlan, J. (2012). Le Processus d’identification du défi adaptatif (PIDA) dans l’évaluation psychoéducative, Revue de psychoéducation, 41(2), 259-270.
Cet article a pour but de présenter le processus d’identification du défi adaptatif (PIDA), une procédure d’observation essentielle en évaluation psychoéducative. Il s’agit de circonscrire le défi adaptatif d’une personne dans un contexte précis : à quoi doit-elle faire face, que doit-elle apprendre pour répondre à ses besoins compte tenu des conditions ambiantes. C’est précisément sur cette démarche que reposera le plan d’intervention. Elle se déroule en six étapes : 1- choisir une centration d’observation; 2- décrire la séquence comportementale; 3- demeurer conscient de ses propres émotions ou jugements personnels suscités par les comportements du sujet observé; 4- formuler des hypothèses sur le comportement de celui-ci en lien avec ses propres besoins; 5- analyser la séquence comportementale afin de soutenir l’hypothèse la plus plausible en tenant compte du contexte immédiat, des interprétations du sujet lui-même et des éléments connus du contexte global incluant son histoire de vie; 6- formuler le défi adaptatif. Lorsque le sujet ciblé est un psychoéducateur, le PIDA précise ce qui doit être amélioré pour parfaire l’intervention en fonction des stratégies mises en place.
Fermer la fenêtreLeyrit, A., Oubrayrie-Roussel, N., & Prêteur, Y. (2012). Difficultés scolaires, stratégies de protection de soi et participation parentale à l’adolescence. Revue de psychoéducation, 41(1), 1-19.
L’objectif de cette recherche est d’analyser le lien entre les facteurs scolaires (moyenne générale déclarée par les jeunes et redoublement), l’estime de soi (scolaire et globale), les stratégies de protection de soi et la participation parentale perçue par les adolescents. Considérant la multidimensionnalité du soi, nous supposons dans un premier temps que les facteurs scolaires vont influencer l’estime de soi scolaire des jeunes. Nous référant à la théorie de la valorisation de soi (Leary, 2007), nous présumons ensuite que les jeunes vont agir pour préserver ou rehausser leur estime de soi. Nous examinons, dans ce sens, deux stratégies de protection de soi : le désengagement à l’égard du domaine scolaire et l’autohandicap. Nous supposons que la participation parentale perçue par les jeunes va modérer l’utilisation de ce type de stratégies. Nous nous centrons sur la communication entre les parents et leur adolescent ainsi que sur l’implication des parents dans les loisirs de leur enfant, à partir d’une validation française de l’outil de Deslandes (1995). Nos résultats sont fondés sur une enquête menée auprès de 870 jeunes âgés de 14 à 17 ans. Ils soulignent l’importance que les parents peuvent apporter principalement par la communication qu’ils entretiennent avec leur enfant dans l’adoption par celui-ci de stratégies adaptées aux attentes scolaires. Cette recherche montre ainsi l’intérêt d’un partenariat école-famille.
Fermer la fenêtreBriand-Lamarche, M., Dutil, J., Dargis-Damphousse, L., & Dagenais, C. (2012). Vers une meilleure compréhension de l’implantation d’un programme de transfert de connaissances par agents multiplicateurs. Revue de psychoéducation, 41(1), 21-46.
Malgré une augmentation de l’utilisation des programmes psychosociaux basés sur des données probantes (Fraser, 2004; Gira, Kessler & Poertner, 2004; Howard, McMillen & Pollio, 2003), ces programmes ne sont toujours pas les plus utilisés (Ringwalt et al. 2002, Wandersman & Florin 2003). En effet, le transfert et l’implantation des programmes sont des processus complexes et le développement d’interventions démontrées efficaces n’est qu’une étape vers l’amélioration de la santé et du bien-être des populations (Durlak & DuPre, 2008). Le présent article a pour objectif d’expliciter le processus d’implantation du programme Agir en milieu de garde et les facteurs qui l’ont influencé. Ce programme par agents multiplicateurs mis sur pied par le Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales (CLIPP) vise à prévenir les mauvais traitements chez les jeunes enfants en formant des agentes dans les bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial sur les connaissances issues de la recherche en matière de mauvais traitements envers les enfants afin que ces agentes forment à leur tour les responsables en service de garde familial de leur milieu. Après un bref retour sur les résultats du premier volet de l’étude ayant permis d’évaluer le niveau d’implantation et l’influence d’un certain nombre de facteurs organisationnels, individuels et propres au programme (Briand-Lamarche & Dagenais, 2012), le présent article se concentre sur le second volet de l’étude. Ce second volet a permis, grâce à des entrevues semi-structurées avec 49 des agentes multiplicatrices du programme, de comprendre l’influence sur l’implantation de l’interaction des facteurs organisationnels, individuels, propres au programme et communautaires. Les résultats de ce second volet de l’étude permettent de démontrer que, comme le soulignent Durlak et DuPre (2008), une implantation efficace dépend de l’interaction de plusieurs facteurs.
Fermer la fenêtreBriand-Lamarche, & Dagenais, C. (2012). Évaluation des processus d’implantation d’un programme de transfert de connaissances par agents multiplicateurs pour la prévention des mauvais traitements. Revue de psychoéducation 41(1), 47-64.
L’étude des pratiques de prévention en santé publique laisse voir que les innovations démontrées efficaces par la recherche ne sont pas toujours les plus utilisées (Ringwalt et al., 2002, Wandersman et Florin 2003). Ainsi, c’est dans la volonté de mettre de l’avant non seulement une innovation fondée sur des données probantes, mais aussi une innovation réellement utile à la communauté que le Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales (CLIPP) a mis sur pied en 2006 le programme de formation par agents multiplicateurs Agir en milieu de garde. Toutefois, puisque la fidélité et le dosage de l’implantation des activités de transfert par agents multiplicateurs sont parmi les principaux enjeux liés à la mise en oeuvre de tels programmes (Hahn, Noland, Rayens et Christie, 2002), le CLIPP a voulu évaluer ces deux composantes de l’implantation de ce programme. Les résultats de cette évaluation, présenté dans cette article, documentent le niveau d’implantation en lien avec ces deux dimensions et permettent de constater que le dosage de l’implantation du programme Agir en milieu de garde est comparable aux taux habituellement recensés dans les écrits alors que la fidélité de son implantation est un peu plus faible que les taux généralement recensés. Cette étude présente aussi les principaux facteurs d’influence sur le dosage et la fidélité d’implantation regroupés en trois grandes catégories de facteurs : les caractéristiques individuelles des agents multiplicateurs, les caractéristiques organisationnelles de leur milieu et les caractéristiques de l’innovation.
Fermer la fenêtreRobert, M., & Dionne, J. (2012). Les effets iatrogènes des interventions en centres jeunesse : une menace pour la clientèle adolescente? Revue de psychoéducation, 41(1), 65-79.
Au Québec comme aux États-Unis, c’est en groupe plutôt qu’individuellement que les adolescent(e)s, présentant des problèmes sévères de comportements, reçoivent les interventions des institutions publiques, notamment les centres jeunesse. Certains chercheurs ont remis en question les bienfaits de ces interventions en groupe avec de tels jeunes. Il se pourrait, selon eux, que ces interventions produisent des effets contraires à ce qui est souhaité. On parle alors d’effets iatrogènes des interventions, c’est-à-dire des effets négatifs produits par le traitement, en l’occurrence, l’augmentation des comportements déviants ou délinquants à la suite d’une intervention en groupe avec ces jeunes. Cette thèse suscite des enjeux éthiques, politiques et sociaux qu’on ne peut pas négliger. Elle tire toutefois sa légitimité de savoirs et de connaissances scientifiques et c’est donc sur ce terrain que doit avoir lieu le débat. Dans cet article nous nous proposons d’examiner de plus près cette hypothèse. D’abord, à partir d’études récentes et rigoureuses, nous voulons offrir d’autres points de vue, plus nuancés, sur ses fondements scientifiques. Ensuite, nous présenterons les résultats contrastés d’un ensemble de travaux qui ont testé l’hypothèse en portant une attention particulière à leurs qualités méthodologiques. Ce regard critique nous permettra de mieux saisir l’état actuel des connaissances sur le problème des effets iatrogènes des interventions.
Fermer la fenêtreDubé, C., Dubé-Frenette, & M., Gagné, M.-H. (2012). Violence communautaire et problèmes associés chez des adolescents en protection de la jeunesse. Revue de psychoéducation, 41(1), 81-98.
Les jeunes exposés à la violence, tant dans leur milieu intrafamilial que dans leur communauté, présentent un risque élevé de développer divers problèmes d’adaptation. Les jeunes recevant des services de protection de la jeunesse consituent une population particulièrement vulnérable, considérant leur prévalence élevée d’exposition à la violence. Cette étude examine le lien entre l’exposition à la violence communautaire à 14 ans et les problèmes intériorisés, extériorisés et les symptômes d’état de stress post-traumatique rapportés à 16 ou 17 ans chez 31 jeunes connus des services de protection de la jeunesse depuis l’âge de sept ans ou moins. Les données sont recueillies à l’aide des versions francophones du Children’s Report of Exposure to Violence, du Youth Self-Report (Child Behavior Checklist), du Primary Care PTSD Screen, du Social Support Questionnaire et du Youth Life Orientation Test, de même que par la consultation de la Banque de données informationnelles du Centre jeunesse de Québec – Institut universitaire. Les résultats montrent une relation inverse entre le nombre de formes de maltraitance subies depuis l’enfance et l’exposition à la violence communautaire. Cette dernière variable est associée aux comportements extériorisés, alors que le nombre de formes de maltraitance est associé au stress post-traumatique. Les jeunes qui affichent les difficultés les plus sévères ont été davantage victimes de violence communautaire. Ces résultats dévoilent une facette peu connue et souvent occultée du vécu des jeunes en besoin de protection. De plus, les résultats contribuent à l’amélioration de la compréhension des effets de la violence communautaire dans un contexte où la maltraitance est partie intégrante de l’histoire de victimisation des jeunes.
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