Sommaire du vol. 51(3), 2022
Numéro spécial : Des communautés bienveillantes pour soutenir le bien-être des enfants et des familles
Éditeurs délégués : Marie-Ève Clément et Marie-Hélène Gagné
Articles
Sommaire du vol. 51(2), 2022
Articles
Mesure et évaluation
Sommaire du vol. 51(1), 2022
Articles
Section thématique
Vers des modes d’accompagnement novateurs pour les autistes et leurs proches
Éditeurs délégués : Marie-Hélène Poulin et Stéphanie-M. Fecteau
Les autistes ont des profils diversifiés : qu’en est-il de la diversité des services? 147-150.
Controverse
En réponse à...
Massé, L., Baudry, C., Nadeau, M.-F., Verret, C., Couture, C., Bégin, J.-Y., Lagacé-Leblanc, J. et Martineau-Crète, I. (2022). Attitudes des enseignants québécois du préscolaire/primaire envers l’éducation des élèves doués. Revue de psychoéducation, 51(1), 1-21.
Cette étude dresse le portrait des attitudes de 1022 enseignants québécois du préscolaire/primaire (92 % de femmes) à l’égard de l’éducation des élèves doués et examine le rôle de certaines de leurs caractéristiques personnelles et contextuelles, à partir de données issues d’un questionnaire qu’ils ont rempli en ligne. Plus de 90 % des participants n’ont reçu aucune formation au sujet de l’éducation des élèves doués. Globalement, les résultats sur l’échelle d’évaluation des attitudes Opinions à propos des doués et de leur éducation (McCoach et Seigle, 2007, développé initialement par Gagné et Nadeau, 1991) révèlent que les attitudes des enseignants tendent à être plutôt positives envers la reconnaissance des besoins des élèves doués et le soutien éducatif à leur offrir et ils présentent un niveau faible de préoccupations envers l’élitisme. D’autre part, elles sont plutôt neutres envers l’accélération scolaire. Les analyses de régression linéaire hiérarchique examinant la prédiction des attitudes selon des variables personnelles (ex., genre, formation, sentiment d’auto efficacité) et contextuelles suggèrent certaines distinctions, bien que marginales. Notamment, les enseignants semblent plus préoccupés par l’élitisme engendrés par les mesures éducatives offertes aux élèves doués que les enseignantes. Les enseignantes du préscolaire et du premier cycle du primaire manifestent des attitudes plus négatives envers l’accélération scolaire que les enseignants des cycles plus avancés. Des associations positives sont observées entre certaines dimensions des attitudes et la formation reçue en cours d’emploi, le sentiment d’auto-efficacité et les contacts avec des personnes douées.
Fermer la fenêtreGraff, I., Juhl, G. et Clément, C. (2022). Fondements et contenus d’un programme de psycho-éducation à destination des parents d’enfants présentant un Trouble Développemental du Langage : « Agir pour communiquer avec mon enfant. Comprendre le trouble développemental du langage ». Revue de psychoéducation, 51(1), 23-49.
Le Trouble Développemental du Langage (TDL), dénomination nouvelle du trouble spécifique du langage oral, ou de la dysphasie, a des conséquences tant sur le développement des enfants que sur le quotidien des familles. En particulier, les parents doivent faire face à des difficultés comportementales, émotionnelles ou sociales de l’enfant, tout en étant particulièrement impliqués dans l’accompagnement du trouble. Les difficultés et l’investissement peuvent représenter un poids pour les familles. Ainsi, une intervention qui permettrait aux parents de comprendre le trouble et de développer des stratégies pour mieux s’adapter au profil de l’enfant pourrait être pertinente. Le principal propos de cet article est de justifier la pertinence d’une approche psychoéducative auprès de parents d’enfants présentant un TDL : il présente les répercussions sur le fonctionnement de l’enfant et sur la santé mentale du parent et l’absence d’intervention psychoéducative dans ce champ. Le second propos est de présenter les fondements et les contenus originaux du programme « Agir pour communiquer avec mon enfant. Mieux comprendre le trouble développemental du langage » et le protocole général d’évaluation. Les auteurs exposeront enfin les apports du programme ainsi que ses limitations.
Fermer la fenêtreCôté, P.-B. (2022). L’éducation à la sexualité en contexte d’itinérance : pour un modèle participatif, positif et inclusif. Revue de psychoéducation, 51(1), 51-70.
Si l’éducation à la sexualité a surtout été pensée pour les jeunes en milieu scolaire, peu de travaux tentent de comprendre les besoins des jeunes en situation d’itinérance. À partir d’une démarche qualitative, cet article vise à documenter les recommandations énoncées par des jeunes en situation d’itinérance pour favoriser leur accès à l’éducation à la sexualité. Pour ce faire, des entrevues individuelles semi-dirigées ont été menées auprès de trente-trois (33) jeunes en situation d’itinérance (18 à 25 ans). Trois principales recommandations ont été identifié :1) favoriser l’acceptabilité de l’éducation à la sexualité chez les jeunes en situation d’itinérance en formant le personnel pour réaliser des interventions bienveillantes; 2) favoriser la disponibilité de l’éducation à la sexualité en allant à la rencontre des jeunes en situation d’itinérance pour les solliciter à participer; 3) favoriser la pertinence de l’éducation à la sexualité en adaptant la forme et le contenu des activités selon une approche participative et positive. Ces résultats suggèrent l’importance de développer un modèle d’éducation à la sexualité participatif, positif et inclusif pour les jeunes en situation d’itinérance. Contrairement aux modèles dominants centrés sur la prévention des risques sexuels, ce modèle alternatif d’éducation à la sexualité repose sur la nécessité d’aller à la rencontre des jeunes en situation d’itinérance, tout en favorisant un discours sur l’inclusion et le plaisir sexuel.
Fermer la fenêtreParent, C., Baude, A., Hotton-Roussy, C., Robitaille, C. et Noël, J. (2022). Revue de psychoéducation, 51(1), 71-91.
La principale caractéristique des familles recomposées est qu’au moins un des conjoints a un enfant d’une relation précédente qui n’a pas de lien biologique avec son partenaire actuel. Cette spécificité amène des défis qui se traduisent par une plus grande fragilité des couples. Plusieurs enquêtes montrent qu’Internet est largement utilisé pour chercher des réponses aux difficultés du quotidien. La présente étude examine les qualités techniques et la conformité des informations présentées sur des sites Internet qui s’adressent aux couples de familles recomposées. Les résultats indiquent que les renseignements sont fidèles aux données de recherche, mais qu’elles sont incomplètes. Une réflexion reliée à ces résultats est proposée.
Fermer la fenêtrePaquet, A., Dionne, C., Baillargeon, L. Jr, McKinnon, S. et Rousseau, M. (2022). Au-delà du protocole… l’individualisation de l’intervention comportementale précoce pour l’enfant ayant un trouble du spectre de l’autisme. Revue de psychoéducation,51(1), 93-113.
Au Québec, les enfants d’âge préscolaire ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) reçoivent des services d’intervention comportementale intensive (ICI) par le biais des établissements du réseau de la santé et des services sociaux. L’intensité et la précocité, ainsi que le recours à des stratégies d’intervention spécifiques découlant des principes de l’analyse appliquée du comportement caractérisent l’ICI. La sélection des stratégies les plus appropriées pour chaque enfant est une étape essentielle du processus d’intervention. Plusieurs éléments sont susceptibles d’influencer cette décision. Les caractéristiques individuelles des enfants et les priorités de leur famille en sont des exemples. Cette étude s’intéresse à la façon dont les équipes cliniques opèrent ce processus d’individualisation. Plus spécifiquement, elle vise une meilleure compréhension de la façon dont les dispensateurs de services réalisent cette étape de l’intervention et l’identification des facteurs pris en compte, dans le cadre de services offerts dans la communauté. Pour ce faire, un devis qualitatif est proposé. Dix superviseures cliniques de programmes ICI de trois établissements du réseau de services publics québécois ont partagé leur expérience dans le cadre d’entretiens. Les résultats suggèrent que la prise de décision concernant les stratégies à privilégier implique plusieurs facteurs, et ce, à différents niveaux. En effet, le discours des superviseures met d’abord l’accent sur l’enfant et sa famille. De plus, il intègre des facteurs contextuels plus larges, notamment les environnements disponibles et les personnes qui appliquent l’intervention. Les résultats soulèvent la question de la formation et du soutien à offrir aux équipes d’intervention afin de faciliter le processus d’individualisation de l’ICI.
Fermer la fenêtrePiché, G., Vetri, K., Villatte, A., Habib, R. et Beardslee, W. R. (2022). Évaluation pilote d’un programme d’intervention préventive pour les enfants et les familles vivant avec un parent ayant un trouble dépressif. Revue de psychoéducation, 51(1), 115-146.
Les enfants vivant avec un parent atteint d’un trouble dépressif majeur sont à plus haut risque de vivre des difficultés sociales, scolaires et émotionnelles (Reupert et al., 2012). Ils se retrouvent également très souvent à avoir un rôle de proche aidant auprès de leur parent (Cooklin, 2010). À l’étranger, entre autres aux États-Unis, en Europe et en Australie, plusieurs interventions ont été développées pour ces enfants et leurs familles dans le but de favoriser leur résilience. Au Québec, le programme FAMILLE+, une intervention préventive ciblée pour les enfants et les familles vivant avec un parent ayant un trouble dépressif, a été développé en 2018. Le contenu du programme, notamment les objectifs, la structure générale, les activités d’apprentissage et les outils novateurs proposés seront détaillés. Puis, les auteurs présenteront les résultats d’une étude pilote de la fidélité de la mise en œuvre du programme, les principaux facteurs facilitant et entravant l’implantation, ainsi que les retombées perçues par les participants (enfants, parents) et les animateurs. Finalement, les implications pour la pratique seront abordées.
Fermer la fenêtreRatté, V. et Fecteau, S.-M. (2022). Le vécu des mères d’enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme : comprendre l’adaptation parentale pour mieux soutenir en période de stress. Revue de psychoéducation, 51(1), 151-173.
Lorsqu’un parent assure les soins d’un enfant ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), il fait face aux stresseurs quotidiens de la prise en charge d’un enfant, auxquels s’ajoutent ceux liés à l’autisme. Dans l’ensemble, ces parents rencontrent un niveau de stress parental plus élevé que les parents d’enfants non autistes ou présentant certaines particularités développementales. Dans une étude précédente, l’agrégation d’indices physiologiques et psychologiques obtenus chez 71 mères a mené à l’identification de trois profils de stress parental, montrant une adaptation distincte. Des entrevues semi-structurées ont été effectuées auprès de ces mères. Cet article présente le résultat de l’analyse qualitative d’entrevues menées auprès de mères dans chacun des profils identifiés (n:12). Les résultats montrent que les trois profils de stress parental se distinguent au niveau des caractéristiques des enfants, de la perception des mères à propos du soutien social offert par les professionnels et par l’entourage, de leur utilisation des stratégies de coping, en plus de l’ampleur et de la diversité des conséquences négatives auxquelles ces mères font face quotidiennement. Qualifiés de profils détaché, épuisé ou rencontrant un stress aigu, les différences entre les trois profils de stress sont discutées, illustrant une réalité complexe. La description de cette hétérogénéité dans le vécu de stress parental apporte une contribution novatrice à la recherche actuelle en fournissant des leviers d’intervention adaptés au vécu respectif.
Fermer la fenêtreMcKinnon, S., Rousseau, M., Poulin, M.-H., Bourassa, J. et Corriveau, M. (2022). Formation en ligne destinée aux parents d’enfants ayant un TSA : étude pilote des effets et de la validité sociale. Revue de psychoéducation, 51(1), 175-202.
Le Trouble du spectre de l’autisme (TSA) chez l’enfant est susceptible d’influencer le fonctionnement, la qualité de vie et l’adaptation des familles. Or, bien que l’importance de former les parents et de les soutenir dans leurs interventions soit reconnue, rares sont les programmes qui soutiennent le développement des habiletés parentales spécifiques aux besoins de ces enfants, mais aussi qui répondent à leur réalité quotidienne singulière. C’est dans cette perspective que le programme de formation L’ABC du comportement d’enfants ayant un TSA : des parents en action! (L’ABC-TSA) a été développé et adapté dans une modalité en ligne. Cette modalité est accessible aux parents qui, pour diverses raisons (p. ex., éloignement géographique, organisation complexe pour la garde de l’enfant), ne peuvent participer aux modalités de groupe ou individuelle offertes en présence. L’article présente les résultats d’une étude pilote portant sur l’efficacité de la modalité en ligne du programme de formation L’ABC-TSA ainsi que sa validité sociale. Les participants sont des parents (n = 10) d’un enfant ayant un TSA âgé de 7 ans et moins recevant des services de Centres intégrés (universitaires) en santé et services sociaux (CIUSSS/CISSS) au Québec. Les résultats révèlent une augmentation significative des compétences parentales, des connaissances sur le TSA et de l’efficacité parentale au fil du temps. Les participants estiment acceptables les procédures utilisées dans le programme et sont satisfaits de ce dernier. La modalité en ligne de ce programme permet d’élargir l’accessibilité des services offerts aux parents d’un jeune enfant ayant un TSA.
Fermer la fenêtreBoucher, C. et des Rivières-Pigeon, C. (2022). Regard de parents d’enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme sur les intervenantes et les services du milieu scolaire : des réalités multiples. Revue de psychoéducation, 51(1), 203-229.
Lorsqu’un parent assure les soins d’un enfant ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), il fait face aux stresseurs quotidiens de la prise en charge d’un enfant, auxquels s’ajoutent ceux liés à l’autisme. Dans l’ensemble, ces parents rencontrent un niveau de stress parental plus élevé que les parents d’enfants non autistes ou présentant certaines particularités développementales. Dans une étude précédente, l’agrégation d’indices physiologiques et psychologiques obtenus chez 71 mères a mené à l’identification de trois profils de stress parental, montrant une adaptation distincte. Des entrevues semi-structurées ont été effectuées auprès de ces mères. Cet article présente le résultat de l’analyse qualitative d’entrevues menées auprès de mères dans chacun des profils identifiés (n:12). Les résultats montrent que les trois profils de stress parental se distinguent au niveau des caractéristiques des enfants, de la perception des mères à propos du soutien social offert par les professionnels et par l’entourage, de leur utilisation des stratégies de coping, en plus de l’ampleur et de la diversité des conséquences négatives auxquelles ces mères font face quotidiennement. Qualifiés de profils détaché, épuisé ou rencontrant un stress aigu, les différences entre les trois profils de stress sont discutées, illustrant une réalité complexe. La description de cette hétérogénéité dans le vécu de stress parental apporte une contribution novatrice à la recherche actuelle en fournissant des leviers d’intervention adaptés au vécu respectif.
Fermer la fenêtreMoses Bélanger, C., Normand, C.L., Fecteau, S.-M., Trudel, M. et Champagne, N. (2022). Effet différencié du chien d’assistance selon la sévérité de l’autisme chez l’enfant. Revue de psychoéducation, 51(1), 231-253.
L’entraînement et l’attribution de chiens d’assistance pour les enfants qui présentent un trouble du spectre de l’autisme (TSA) gagnent en popularité. Les bienfaits documentés concernent tant les aspects physiologiques que comportementaux : diminution du stress et de l’anxiété, augmentation des interactions sociales, développement du langage, entre autres éléments. Toutefois, les facteurs explicatifs de ces bienfaits sont peu documentés. Objectif : La présente étude explore l’effet différencié de l’introduction d’un chien d’assistance dans les familles d’enfants autistes âgés entre cinq et neuf ans, selon le degré de sévérité des déficits liés au TSA. Méthode : Un nombre de 91 parents d’enfants ayant reçu un chien d’assistance de la Fondation Mira ont rempli un questionnaire sur le niveau de fonctionnement de l’enfant en différents domaines un mois avant et trois mois après l’attribution de leur chien. Les résultats ont été étudiés en fonction de la sévérité des symptômes de l’enfant, établi à l’aide de la traduction en français de la Childhood Autism Rating Scale (CARS) (Schopler et al., 1980), par Bernadette Rogé (1989). Résultats : En se basant sur les réponses au questionnaire, les enfants présentant des symptômes d’autisme allant de moyens à sévères semblent bénéficier davantage et de manière significative de la présence du chien d’assistance que les enfants plus légèrement atteints. Discussion : La sévérité de l’autisme pourrait être prise en compte lors des démarches d’obtention d’un chien d’assistance afin de mieux accompagner les familles vivant avec un enfant ayant un TSA. Cet article explore les concepts théoriques sous-jacents aux effets du chien selon différents domaines de vie, afin de contribuer à l’amélioration continue et le développement de meilleures pratiques dans le dans le champ d’étude du TSA et du chien d’assistance.
Fermer la fenêtreLarivée, S. (2022). Croire, c’est tellement reposant! Revue de psychoéducation, 51(1), 255-267.
Le thème de l’ouvrage de Ripoll, Pourquoi croit-on?, fait régulièrement l’objet de débats. Il s’inscrit donc fort bien dans la rubrique Controverse. L’auteur fait une analyse méticuleuse des processus cognitifs qui conduisent les humains à adopter une panoplie de croyances infondées. Je me centre ici sur six aspects traités par Ripoll : le relativisme, l’incompréhension des notions de hasard et de probabilité, la notion de Système 1 – Système 2, les biais cognitifs, l’habileté des pseudoscientifiques à se draper dans les habits de la science et les raisons de la croyance en Dieu.
Fermer la fenêtreMorin, É., Murray, J., Rioux, C. et Castellanos Ryan, N. (2022). Favoriser l’engagement initial des parents dans les programmes d’habiletés parentales ciblant les comportements extériorisés : revue systématique. Revue de psychoéducation, 51(2), 283-310.
Cet article passe en revue les études sur les facteurs susceptibles de jouer un rôle dans l’engagement initial des parents à des programmes d’habiletés parentales pour prévenir et traiter les comportements extériorisés chez les enfants. Une revue systématique suivant le guide du Center for Reviews and Dissemination (CRD) ainsi que les lignes directrices PRISMA pour la sélection des études a été réalisée pour les études publiées en anglais et en français entre janvier 2000 et juin 2020. Au final, sept études examinant les différences entre les parents qui acceptent ou refusent de s’engager initialement aux différents programmes ont été retenues. Les résultats de ces sept études ont ensuite été regroupés par thèmes, touchant de façon générale les facteurs reliés à l’enfant, le contexte écologique de la famille, les caractéristiques sociodémographiques ainsi que les obstacles et stratégies de recrutement. Les résultats suggèrent que des comportements extériorisés plus sévères et fréquents , un statut socio-économique (SSE) plus élevé, un meilleur soutien social ainsi qu’une organisation des conditions du programme qui limitent les conflits d’horaire sont associés à un plus haut taux d’engagement initial des parents. La compensation financière, le recours au programme de groupe, le gardiennage d’enfants ainsi que l’offre du programme à différents moments sont des stratégies de recrutement qui pourraient être utilisés pour favoriser l’engagement initial des parents.
Fermer la fenêtreTrottier, C., Drapeau, S., Saint-Jacques, M.-C., Huard-Girard, M., Ivers, H., Dussault, S. et Baude, A. (2022). Adaptation des enfants de parents séparés : Diversité des trajectoires de problèmes intériorisés et extériorisés. Revue de psychoéducation, 51(2), 311-332.
Les écrits scientifiques suggèrent qu’il existe des variations dans la durée et l’ampleur des difficultés présentées par les enfants de parents séparés à long terme. L’objectif de la présente étude est de décrire les diverses trajectoires de problèmes comportementaux de 452 enfants suivis jusqu’à dix ans post-séparation. Des analyses de classes latentes distinguent quatre trajectoires de problèmes intériorisés et trois trajectoires de problèmes extériorisés. Des analyses comparatives indiquent que l’âge et le sexe de l’enfant ainsi que le statut socio-économique de la famille au moment de la séparation distinguent les jeunes selon la trajectoire empruntée. Les résultats confirment la pertinence de considérer la diversité des trajectoires d’adaptation afin de mieux cibler des interventions propres aux caractéristiques de l’enfant et sa famille.
Fermer la fenêtreFortin, L., Fortin, A., Paradis, A. et Hébert, M. (2022). Victimisation dans les relations amoureuses et estime de soi à l’adolescence : le rôle modérateur du sexe et du statut relationnel. Revue de psychoéducation, 51(2), 333-350.
Les premières expériences amoureuses constituent une source d’influence importante quant au développement socioémotionnel des adolescent.es, notamment la présence de violence dans les relations amoureuses (VRA) influencerait négativement l’estime de soi des adolescent.es. Alors que plusieurs types de relations intimes peuvent être vécues par les adolescent.es, comme les relations de couple et les fréquentations, aucune étude n’a encore examiné le rôle du statut relationnel et du sexe de la victime dans la relation entre la VRA et l’estime de soi. Ainsi, la présente étude vise à examiner les associations entre différentes formes de VRA (c.-à-d., psychologique, physique ou sexuelle) et l’estime de soi ainsi que l’effet d’interaction entre le sexe et le statut relationnel chez les adolescent.es victimes de VRA. L’échantillon est composé de 809 adolescent.es âgé.es entre 14 et 19 ans (M = 16,68, ÉT =1,40) qui ont répondu à des questionnaires en ligne. En plus des informations sociodémographiques, les participant.es ont complété des mesures sur l’estime de soi, les expériences de VRA et le statut relationnel. Les résultats des analyses de covariance démontrent que les filles présentent des niveaux plus faibles d’estime de soi que les garçons. Également, parmi les adolescent.es victimes de VRA sexuelle, les jeunes en couple ont une meilleure estime d’eux-mêmes que les jeunes ayant vécu une relation dans le passé. Les résultats de l’étude soutiennent l’importance de considérer le sexe et le statut relationnel lors des interventions auprès de jeunes victimes de VRA et de promouvoir le développement d’une bonne estime de soi chez ceux-ci.
Fermer la fenêtreBolduc, S. et Manningham, S. (2022). Qualité des services de garde éducatifs à l’enfance et préparation scolaire des enfants : points de vue des parents immigrants. Revue de psychoéducation, 51(2), 351-378.
Au Québec, les enfants nés à l’extérieur du Canada et ceux dont la langue maternelle n’est pas le français sont plus susceptibles d’être moins bien préparés pour l’école. Cet article expose les points de vue de parents québécois issus de l’immigration au sujet de la qualité du service de garde éducatif à l’enfance (SGÉE) fréquenté et son apport à la préparation scolaire de leur enfant. Dix témoignages ont été recueillis à l’aide d’entrevues semi-dirigées. Une analyse thématique a été menée en fonction des éléments constitutifs de la qualité de l’environnement éducatif et des domaines de développement de la préparation scolaire. Les parents rencontrés évoquent sept éléments qu’ils associent à la qualité du SGÉE : 1) l’aménagement de l’environnement éducatif; 2) le fonctionnement du milieu; 3) les soins personnels; 4) les activités; 5) les interactions; 6) l’expérience du personnel dans le domaine de la petite enfance; et 7) l’accessibilité au milieu de garde. La majorité d’entre eux sont d’avis que le SGÉE a des effets positifs sur la préparation scolaire de leur enfant, plus particulièrement sur leur développement physique et moteur et leur développement social et affectif. Par ailleurs, les parents rencontrés sont tout aussi nombreux à estimer que le SGÉE ne contribue pas au développement des compétences en littératie et en numératie de leur enfant. En somme, les éléments de la qualité de l’environnement éducatif qu’ils reconnaissent comme contributoires à la préparation scolaire de leur enfant sont le mobilier et l’aménagement des lieux, les interactions éducatrice-enfants et celles entre les pairs, et les activités offertes.
Fermer la fenêtreBérubé, S. et Beaumont, C. (2022). Liens entre le climat scolaire et les mauvais traitements du personnel éducatif envers les élèves dans les écoles primaires québécoises. Revue de psychoéducation, 51(2), 379-405.
Cette étude quantitative et transversale a pour but de vérifier les liens entre les mauvais traitements perpétrés par les membres du personnel éducatif sur leurs élèves et la perception du climat scolaire à l’école primaire. Le devis de recherche, qui considère l’école comme unité d’analyse, utilise les données de l’enquête visant à dresser un portrait de situation de la violence dans les écoles québécoises. L’échantillon est composé de 141 écoles primaires québécoises où 19 675 élèves de la quatrième à la sixième année du primaire (9 à 12 ans) ont répondu à l’enquête. Les participants ont rempli le Questionnaire sur la sécurité et la violence à l’école (QSVE-R/ Beaumont et al., 2017). Les principaux résultats indiquent qu’en moyenne dans une école primaire québécoise, plus d’un élève sur six révèle avoir été victime d’au moins un comportement de maltraitance de la part d’un membre du personnel éducatif au cours de l’année scolaire (pour une moyenne de 0,79 comportement subi par élève par école). Cette recherche suggère que les mauvais traitements du personnel éducatif envers les jeunes contribuent à une perception plus négative des différentes dimensions du climat scolaire chez les élèves qui en sont victimes. Presque tous les comportements de maltraitance étudiés sont aussi liés significativement et négativement à la perception des dimensions du climat scolaire pour l’ensemble des élèves de l’école. Ces résultats montrent l’importance de déployer des efforts dès le primaire pour améliorer les pratiques éducatives du personnel afin de diminuer les risques de maltraitance envers les élèves.
Fermer la fenêtreGossou, K. M., et Lanovaz, M. J. (2022). Évaluation fonctionnelle du comportement en psychoéducation : validité convergente de l’analyse fonctionnelle avec les analyses descriptive et indirecte. Revue de psychoéducation, 51(2), 407-425.
L’évaluation fonctionnelle du comportement et la sélection d’une intervention fonctionnelle font partie des meilleures pratiques pour réduire les comportements problématiques. Toutefois, peu d’études ont examiné les habiletés des psychoéducateurs en évaluation fonctionnelle du comportement. Dans cette étude, 54 psychoéducateurs ont analysé des transcriptions de la grille antécédent-comportement-conséquence (ACC) narrative et de l’Open-Ended Functional Assessment Interview (OEFAI) pour déterminer la fonction de comportements problématiques de quatre enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme. Les psychoéducateurs étaient plus exacts pour identifier la fonction en utilisant l’OEFAI pour les comportements de trois des enfants et en utilisant la grille ACC pour le comportement d’un enfant. Lorsque nous avons comparé les conclusions des psychoéducateurs avec celles produites par des analystes du comportement, quatre des sept comparaisons indiquaient que les analystes du comportement étaient plus exacts tandis que les trois autres étaient non différenciées. Les résultats soulignent l’importance de bonifier l’enseignement de l’évaluation fonctionnelle du comportement chez les psychoéducateurs.
Fermer la fenêtreThouin, É., Courdi, C., Olivier, E., Dupéré, V., Denault, A.-S. et Lacourse, É. (2022). Introduction à l’analyse de séquence et illustration de son application en sciences sociales à partir de patrons de transitions de l’école au travail. Revue de psychoéducation, 51(2), 427-449.
Plusieurs champs de recherche en psychoéducation, en psychologie développementale et en sociologie visent à examiner les changements individuels et au sein de groupes dans la population. On cherche, par exemple, à identifier les parcours typiques lors de périodes développementales précises, comme la délinquance à l’adolescence et la transition de l’école au travail au début de l’âge adulte, afin de comprendre celles qui paraissent plus ou moins adaptatives ou optimales. Cet article a comme objectif de présenter une approche algorithmique permettant de tracer de tels parcours sous forme de séquences à partir de variables catégorielles/nominales, comme dont des statuts (p. ex. : occupationnels, maritaux), des états (p. ex. : de santé) ou la présence de comportements (p. ex. : consommation ou pas). Cette approche, l’analyse de séquences, est abondamment utilisée par les chercheurs européens, mais demeure peu connue en Amérique du Nord. L’article présente les fondements et l’application de cette approche analytique, en décrivant chacune des étapes de l’analyse à partir d’un exemple fictif tiré de banques de données portant sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte. L’article conclut par une discussion rapportant les forces et les limites de l’analyse de séquences dite algorithmiques en sciences sociales. Le script utilisé pour réaliser les analyses de cet article est également fourni en ligne pour les lecteurs intéressés par cette technique analytique.
Fermer la fenêtreMatte-Landry, A., Rouillier, A.-M., Métivier, A.-A., St-Pierre, M., Lemieux, M. et Tarabulsy, G. (2022). Milieux de vie des petits citadins : perspectives de personnes influentes sur les facteurs environnementaux en lien avec le développement des jeunes enfants et le bien-être des familles. Revue de psychoéducation, 51(3), 7-31.
Les quartiers dans lesquels les enfants grandissent peuvent les exposer à des facteurs de risque et de protection pouvant influencer leur développement et leur bien-être, quoique les mécanismes et processus sous-jacents doivent être mieux compris. Cette étude documente les perspectives de personnes influentes de quatre quartiers de la Ville de Québec (Québec, Canada) sur les facteurs environnementaux pouvant influencer le développement des jeunes enfants et le bien-être des familles dans leurs quartiers. Cinq catégories de facteurs susceptibles d’être reliés au développement des jeunes enfants et au bien-être des familles à l’échelle des communautés ont été explorées : 1) l’environnement physique; 2) l’environnement social; 3) les facteurs socio-économiques; 4) l’accès et la qualité des services; et 5) la gouvernance. Dans une approche d’ethnographie multi-site, des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de 11 personnes influentes impliquées auprès d’enfants 0-5 ans. Leurs perspectives sur ces facteurs ont fait l’objet d’une analyse de contenu. Pour chaque quartier, des forces et des défis ont été identifiés reliés au bien-être des enfants et des familles. Les propos des personnes influentes évoquent des relations entre les facteurs et des similarités entre les quartiers, mais aussi des particularités, notamment un sentiment d’appartenance et une mobilisation citoyenne dans le quartier où les indicateurs de développement des enfants à la maternelle sont les meilleurs parmi les quartiers à l’étude. Enfin, des pistes d’action préliminaires pouvant favoriser le bien-être des enfants et des familles sont proposées à la lumière des propos des personnes influentes.
Fermer la fenêtreMichaud, R., Gagné, M.-H., Clément, M.-È., Brunet, C., Gill, K. et Charest, É. (2022). Conditions d’exercice de la parentalité, violence familiale et demande d’aide chez les mères de jeunes enfants. Revue de psychoéducation, 51(3), 33-54.
Cette étude exploratoire vise à identifier divers profils de parentalité chez les mères québécoises d’enfants de 0-8 ans, ainsi qu’à examiner les associations entre ces profils, la violence familiale envers les enfants (agression psychologique, violence physique mineure et violence physique sévère) et la demande d’aide en matière de soutien à la parentalité. Deux échantillons indépendants formés de mères d’enfants de 0-8 ans et 11 mois (N = 2501 en 2014 et N = 3120 en 2017) ont été questionnés par entrevue téléphonique sur plusieurs aspects de la parentalité et sur leurs caractéristiques socioéconomiques. Des analyses de classes latentes (LCA) ont permis de dégager quatre profils qui se distinguent principalement quant aux conditions d’exercice de la parentalité. Une régression multinomiale utilisant le profil le plus favorisé comme catégorie de référence montre des associations positives entre la violence physique mineure et les trois profils plus vulnérables. Cependant, les associations entre l’agression psychologique et ces trois profils sont négatives, suggérant que cette forme de violence est moins prévalente. La violence physique sévère n’est associée à aucun profil, alors que la demande d’aide est associée positivement aux deux profils les plus vulnérables. Ces résultats convergent avec ceux d’autres recherches suggérant que les familles à risque de violence psychologique se distinguent de celles à risque de violence physique envers les enfants. Ils nous invitent à ne pas oublier les familles apparemment moins vulnérables dans nos efforts de prévention, car ce sont celles qui paraissent les plus à risque de violence psychologique.
Fermer la fenêtreBérubé, A., Turgeon, J., Clément, M.-È., Lafantaisie, V. et Milot, T. (2022). Les expériences de maltraitance vécues par les mères durant leur enfance et le lien entre l’environnement dans lequel l’enfant grandit et la réponse à ses besoins. Revue de psychoéducation, 51(3), 55-73.
Plusieurs études documentent le lien entre l’environnement dans lequel un enfant grandit et la réponse qu’il reçoit à ses besoins. Bien que les facteurs parentaux et environnementaux jouent un rôle indéniable sur la qualité de la réponse qu’un parent peut offrir aux besoins de son enfant, un nombre grandissant d’études met l’accent sur l’histoire de trauma de certains parents comme ayant préséance sur ces facteurs et expliquant le cheminement difficile une fois parent. Objectif : La présente étude vise à vérifier le rôle médiateur du cumul des facteurs de risque propres au parent sur le lien entre les expériences de maltraitance durant l’enfance et la réponse difficile aux besoins des enfants. Elle examine également le rôle modérateur du vécu de maltraitance sur le lien entre le cumul des facteurs de risque liés à l’environnement et la réponse difficile aux besoins des enfants. Méthode : Un échantillon de 59 mères d’enfants âgés de 2 à 5 ans a répondu à l’outil Place aux parents. L’outil a permis de mesurer la réponse aux besoins, ainsi que les facteurs parentaux (ex : santé mentale, consommation, relation conjugale…) et environnementaux (ex. : déménagements, sécurité du quartier, accès aux ressources) auxquels l’enfant est exposé. Le vécu de maltraitance durant l’enfance a été mesuré en utilisant le Childhood Trauma Questionnaire. Résultats : Les résultats indiquent que le vécu de maltraitance explique mieux la réponse aux besoins des enfants que le cumul des facteurs de risque parentaux. De plus, un environnement moins favorable est lié à une réponse plus difficile aux besoins des enfants, mais seulement pour les parents n’ayant pas de vécu de maltraitance. Pour les parents ayant un vécu de maltraitance, la réponse aux besoins des enfants demeure difficile, peu importe l’environnement dans lequel ils se trouvent. Discussion : Les résultats de la présente étude soulèvent l’importance de porter une attention au vécu de maltraitance des parents dans le soutien offert aux familles. Les interventions qui portent une attention particulière au passé de trauma des parents pourraient s’avérer la voie vers une amélioration de la réponse aux besoins des enfants.
Fermer la fenêtreEsposito, T., Précourt, S., Caldwell, J., Saint Girons, M., Chabot, M., Hélie, S., Clément, M.-È. et Trocmé, N. (2022). L’environnement social et les familles vulnérables : Une étude longitudinale à multiniveau sur l’intervention récurrente en protection de la jeunesse. Revue de psychoéducation, 51(3), 75-103.
Objectif : Les facteurs socio-environnementaux tels que la pauvreté, l’utilisation des services psychosociaux et les dépenses des services sociaux pourraient tous influencer les défis auxquels sont confrontées les familles vulnérables. Cet article examine dans quelle mesure la vulnérabilité socio-économique, les consultations de services psychosociaux et les dépenses de services sociaux préventifs ont un impact sur l’intervention récurrente de la protection de la jeunesse (PJ). Méthodologie : Ce devis de recherche longitudinal à multiniveau utilise trois sources de données : 1) les données clinico-administratives des services PJ au Québec; 2) les données du recensement canadien de 2011; 3) les données provinciales sur les dépenses en santé et l’utilisation des services sociaux provenant du Ministère de la Santé et des Services sociaux. Échantillon : La population de l’étude inclut l’ensemble des enfants ayant été suivi à l’application des mesures par les services PJ à travers le Québec et dont le dossier avait été fermé entre 2002 et 2017 (N = 76 176). Résultats : Les résultats d’analyses de régression de Cox à multiniveaux ont montré que la négligence, le trouble de comportement et la défavorisation socioéconomique étaient les principaux prédicteurs de récurrence au niveau individuel. Le taux de consultation psychosociale, en contrôlant pour les dépenses en santé et services sociaux et des facteurs individuels, prédisait une intervention PJ récurrente. Le taux de consultation psychosociale et les dépenses en santé et services sociaux expliquaient 27,9 % de la variation de la récurrence au niveau du territoire pour les jeunes enfants de moins de 5 ans, 30,4 % pour les enfants de 5 à 11 ans et 13,3 % pour ceux de 12 à 17 ans. Les auteurs décrivent les implications de ces résultats sur la mise en place de pratiques et politiques visant à réduire le taux de récurrence.
Fermer la fenêtreCharest-Belzile, D., Drapeau, S. et Ivers, H. (2022). Engagement parental en contexte de placement d’un enfant en milieu substitut : facteurs prédicteurs. Revue de psychoéducation, 51(3), 105-124.
L’engagement des parents suivis par la protection de la jeunesse est considéré comme un élément critique du processus d’intervention, car il favorise l’atteinte de résultats positifs, tels que la diminution de la récurrence des signalements et des épisodes de maltraitance, la sécurité et le bien-être de l’enfant, tout comme la réunification des suites d’un placement. À partir d’un devis comportant deux temps de mesure, cette étude vise à mettre en lumière les facteurs associés à l’engagement de parents dont l’enfant a fait l’objet d’une mesure de placement depuis deux ans ou moins. Ces derniers ont certains délais pour apporter des changements à leur condition et donc pour s’engager dans les services qui leur sont offerts par la protection de la jeunesse. L’étude vise à identifier des éléments d’importance présents en début d’intervention, ou préalablement à celle-ci, qui permettent de prédire l’engagement plus tard dans le processus. Au total, 74 parents ont pris part à l’ensemble de l’étude, remplissant des questionnaires validés à deux reprises, par voie d’entretien téléphonique. Des analyses de régression linéaire permettent de déterminer le potentiel prédictif que peuvent avoir certains facteurs initiaux (ex. : caractéristiques de la famille, contexte de placement) quant à l’état et au niveau d’engagement des parents. En somme, l’étude propose d’enrichir la compréhension du développement de l’engagement parental en cours de suivi au sein des services de protection de la jeunesse, et plus particulièrement durant un épisode de placement, en portant une attention particulière aux facteurs qui y prédisposent ou peuvent y nuire.
Fermer la fenêtreJoly, M.-P., Poirier, M.-A., Noel, V., Fortier-Jordan, V. et Louis-Jacques, S. (2022). La formation des parents d’accueil au Québec. Premier portrait provincial. Revue de psychoéducation, 51(3), 125-147.
L’importance de la formation des parents d’accueil en contexte de protection de la jeunesse n’est plus à démontrer. Pourtant, au Québec, depuis que la Loi sur la représentation des ressources (LRR) a modifié les structures qui encadrent la formation, il n’existe pas de portrait clair de la formation des parents d’accueil. Objectifs. La présente étude vise à décrire la structure et l’offre de formation québécoises et à identifier les besoins de formation des parents d’accueil, les facteurs associés à leur participation et les enjeux affectant la qualité de l’offre de formation. Méthodologie. Des entrevues semi-dirigées ont été réalisées avec des informateurs-clé siégeant sur les instances de concertation qui encadrent la formation : parents d’accueil qui représentent leurs associations de familles d’accueil, gestionnaires des établissements de protection de la jeunesse et représentants du ministère de la santé et des services sociaux (N=34), dont le contenu a été soumis à une analyse thématique. Résultats. L’étude révèle que l’offre de formation répond de manière limitée aux besoins de formation des parents d’accueil. Plusieurs facteurs susceptibles de favoriser la participation sont identifiés tels que : des contenus de formations variées et concrets; un recrutement concerté et personnalisé; des modalités favorisant la conciliation travail-famille; et l’utilisation des formations à titre d’occasion de ressourcement. La structure qui encadre la formation, enchâssée dans la structure syndicale, pose plusieurs enjeux, notamment parce qu’elle génère d’importantes disparités dans les offres de formations régionales. L’importance de développer un cursus de formation uniforme, structuré et rigoureux est soulignée.
Fermer la fenêtreHélie, S., Tremblay-Hébert, S., Poirier, M.-A. et Esposito, T. (2022). Les trajectoires de placement menant à un milieu de vie permanent pour les enfants placés en milieu substitut. Revue de psychoéducation, 51(3), 149-176.
En avril 2021, le rapport de la Commission Laurent faisait ressortir l’importance d’assurer à chaque enfant une famille pour la vie et la nécessité de lui offrir rapidement une stabilité affective à long terme. Pour un enfant placé au Québec, les options considérées comme permanentes sont la réunification, l’adoption, la tutelle et le placement jusqu’à la majorité. Les attributs de la trajectoire de placement comme les déplacements et les bris de réunifications sont habituellement étudiés en silo, ce qui nuit à la compréhension globale de la trajectoire. La présente étude vise à vérifier l’existence de profils de trajectoire parmi les enfants placés, puis à évaluer si ces profils sont associés au statut de permanence qui est observé 9,5 ans après l’entrée dans les services. Une cohorte provinciale constituée des enfants signalés en protection de la jeunesse en 2008-09 puis placés en milieu substitut est utilisée (n=2892). Les données clinico-administratives des services de protection sont exploitées pour constituer la cohorte et décrire la trajectoire de placement jusqu’en 2017. Les analyses de profils latents font ressortir cinq profils de trajectoire : courte et stable; longue stabilisée; instabilité en milieu substitut; bris de réunification en urgence; et instabilité sévère généralisée. Certains profils mènent vers des statuts de permanence distincts, identifiant des leviers pour prévenir les trajectoires d’instabilité. Notamment, les résultats font ressortir la nécessité de mieux soutenir la réunification familiale et d’accompagner les milieux qui accueillent des jeunes à l’adolescence pour favoriser la stabilité du placement.
Fermer la fenêtreDufour, S., Lavergne, C., Morin, C., Casseùs, T. et Archambault. I. (2022). Rôles de l’agent de liaison interculturel communautaire dans la dynamique écoles, protection de la jeunesse et familles issues de la diversité ethnoculturelle. Revue de psychoéducation, 51(3), 177-198.
L’agent de liaison interculturel communautaire favorise l’adaptation des familles issues de la diversité culturelle à leur milieu. La recherche vise à mieux comprendre la place que peut prendre cet acteur dans la dynamique qui existe entre les écoles, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et les familles. Douze agents de liaison se sont exprimés en entretiens semi-dirigés sur les rôles qu’ils exercent, les conditions affectant la portée de leurs actions ainsi que sur la dynamique relationnelle entre les différents acteurs d’intérêt autour de l’enfant à risque de maltraitance. Les verbatims ont été soumis à une analyse thématique. Les agents de liaison témoignent de cinq rôles dans le cadre d’actions directes auprès des familles (p. ex. : référent) ou d’actions auprès des collaborateurs (p. ex. : facilitateur). Quand un risque de maltraitance est envisagé, ils disent exercer un rôle de prévention, de signalant ou d’appui à la décision de signaler, ou encore de soutien post-signalement. Ces rôles sont influencés par des conditions individuelles, organisationnelles et relationnelles entre acteurs, comme les rapports de pouvoir inégaux. Cette recherche apporte un éclairage sur divers leviers au travail inter organisations en vue de l’établissement d’une collaboration entre les familles, l’agent de liaison, les écoles et la DPJ. Elle soulève aussi l’importance d’une pratique plus sensible aux aspects culturels dans l’intervention auprès des familles dont les enfants sont plus susceptibles de faire l’objet d’un signalement, et d’une formation aux implications de la Loi de la protection de la jeunesse pour les agents de liaison interculturels communautaires.
Fermer la fenêtreTourigny, S. et Lafantaisie, V. (2022). L’approche participative en intervention avec les enfants : « Je veux qu’il me voit et qu’il me croit ». Revue de psychoéducation, 51(3), 199-225.
L’article 12 de la Convention internationale des droits de l’enfant affirme explicitement le droit de participation des enfants : ils devraient pouvoir s’exprimer librement et leur point de vue devrait être pris en compte. Or, le rapport préliminaire de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (2020) souligne le manque de participation des enfants. Il convient alors de se demander : comment favoriser la participation des enfants dans les services qu’ils reçoivent? Une approche de recherche participative a été mobilisée pour répondre à cette question de recherche. Onze enfants âgés de sept à 12 ans fréquentant un Centre de pédiatrie sociale en communauté́ se sont impliqués dans deux groupes de travail dans lesquels différentes modalités pour soutenir leur prise de parole (discussion, dessins, mises en situation, vidéo et jeux) ont été proposées. Des synopsis des rencontres ont été produits pour ensuite être analysés selon la méthode de questionnement analytique. Les résultats traduisent d’abord la capacité́ des enfants à participer et leur désir de prendre la parole pour avoir un impact sur les décisions les concernant. Ils mettent en évidence une définition globale de la participation qui inclue autant des éléments affectifs, relationnels que contextuels. Ils permettent également d’identifier des facilitateurs à leur participation. En discussion, trois leçons, tirées des propos des enfants, sont présentées afin d’inspirer une transition vers l’utilisation de pratiques participatives avec les enfants.
Fermer la fenêtreBerthelot, N., Goupil, É., Drouin-Maziade, C., Lacharité, C., Lemieux, R. et Garon-Bissonnette, J. (2022). L’expérience des participantes au programme STEP : une intervention prénatale pour les femmes ayant subi de mauvais traitements durant leur enfance. Revue de psychoéducation, 51(3), 227-249.
Contexte : Le programme STEP est une intervention prénatale de groupe destinée aux femmes enceintes ayant vécu des traumatismes interpersonnels au cours de leur enfance tels que la maltraitance. La présente étude vise à décrire l’expérience des participantes de leur participation au programme. Méthodologie : Des entretiens individuels ont été réalisés auprès de 21 participantes ayant complété le programme afin de sonder leur appréciation de l’intervention, l’adéquation entre le contenu et leurs attentes, les points forts et les points faibles, la sensibilité à leur réalité personnelle, familiale et culturelle ainsi que l’importance qu’elles attribuent aux différents thèmes abordés. Résultats : Les participantes se représentent le programme STEP comme une occasion unique d’exploration de soi à titre d’individu et de mère et considèrent que le programme favorise un sentiment subjectif de mieux-être. Trois dimensions ont été identifiées au coeur de cette expérience : (1) le contenu du programme est perçu comme étant sensible, équilibré, concret et progressif, (2) le collectif/entre-mères favorise la socialisation de la maternité, la prise de recul, les échanges et la validation de soi et (3) le cadre d’animation sécurisant est perçu par le biais de la bienveillance de l’équipe d’animation, sa compétence, sa cohésion et la réciprocité dont elle fait preuve dans sa relation avec les participantes. Discussion : Les résultats soutiennent que les femmes enceintes ayant vécu une forme de traumatisme interpersonnel perçoivent que le programme STEP répond à leurs besoins et que ses composantes favorisent une expérience plus profonde et sereine de leur grossesse ainsi qu’une meilleure disposition à accueillir leur enfant.
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